Devant l’entrée du tribunal, les journalistes se bousculaient, les flashs crépitaient, les questions fusaient. Logan Ackerman, réputé pour ses articles défrayant trop souvent la chronique, était pris dans l’effervescence qui découlait de toute cette agitation. Son esprit vif restait à l’aguet du moindre détail, comme à son habitude. L’audience finale était bel et bien pour aujourd’hui – en théorie. La fin du calvaire, le dénouement d’une histoire sordide ayant fait couler bien trop de sang. L’accusé n’avait pas été aperçu, et Logan songea qu’il avait probablement été embarqué vers une autre entrée afin d’éviter la horde de vautours que ses collègues et lui-même semblaient constituer. Dommage, il aurait apprécié apercevoir Rosenberg avant l’audience, dont l’issue restait très floue pour le moment. Les protagonistes du procès avaient donc été les premiers à arriver officiellement – avocats, procureurs, jurés, témoins, juge. Tous des menteurs, si vous voulez son avis. D’autant plus qu’aucun d’entre eux n’avait daigné répondre à la moindre question, déclenchant ainsi les protestations de nombreux journalistes, bien que Logan se soit contenté d’un sourire cynique. Les familles et proches de victimes étaient arrivés ensuite, visages fermés et regards plus déterminés que jamais. Ils n’attendaient certainement qu’une seule chose : que ce cauchemar prenne fin, une bonne fois pour toutes. Ce procès durait depuis trop longtemps déjà, et il était hors de question de le voir à nouveau repoussé pour une raison quelconque. Ils attendaient tous que justice soit enfin rendue et que le coupable paie le prix fort pour toutes les atrocités qu’il avait commises. Mais contrairement aux fois précédentes, aucun d’entre eux n’accepta d’ouvrir la bouche – pas même ceux que Logan avait eu le loisir d’interroger par le passé. À croire qu’il s’agissait là d’une conspiration, et que tout le monde s’était mis d’accord pour garder le silence afin de forcer la nation toute entière à retenir son souffle. Frustré au possible, Logan soupira en se rendant à l’évidence. Ils étaient tous condamnés à patienter devant le tribunal, incapables de deviner ce qui pouvait bien se passer derrière les murs de l’imposant bâtiment. Tout du moins, il en avait bien une petite idée, mais il ne pouvait pas prédire le résultat. Mais à en juger par la façon dont certains de ses compères pestiféraient, tous n’avaient désormais qu’une hâte : voir le procès se terminer et découvrir le verdict, ainsi que les réactions provoquées par celui-ci. Réactions qui étaient totalement imprévisibles tant que la sentence n’était pas tombée, et autant dire que les spéculations à ce propos allaient bon train. Certains ricanaient en clamant qu’à tous les coups, un nouvel évènement viendrait troubler l’affaire pour repousser une fois de plus l’échéance. Logan doutait que ça se produise, puisque ça serait vraiment trop mauvais pour l’opinion publique et il s’agirait là d’une très mauvaise stratégie, peu importe ce qui pouvait se passer derrière les apparences. D’autres déclaraient avec ardeur que cette fois-ci était forcément la bonne, et que le monde serait fixé quant à la nature du ô combien controversé John Rosenberg. Et quelques-uns se retrouvaient coincés au milieu, incapables d’anticiper l’issue de toute cette histoire. Bien évidemment, Logan était de ceux qui étaient persuadés que le verdict tomberait aujourd’hui. Pour autant, il avait aussi l’intime conviction qu’il ne serait pas satisfait par le dénouement du cas Blacknight. Comment l’être, avec un système aussi corrompu et de tels mystères planant autour de l’affaire ? L’attente semblait interminable, mais personne ne se risquait à lever le camp, tous prêts à sauter sur les premiers individus qui sortiraient du tribunal. Et bientôt, l’agitation se fit sentir dans le hall de celui-ci, l’audience visiblement terminée. Lorsque les premières personnes apparurent, tout le monde était déjà aux aguets, et une cacophonie se manifesta rapidement. Questions balancées à tout va, crépitements d’appareils photo, noms appelés de tous les côtés. Un véritable brouhaha, qui n’avait rien d’agréable en vérité, mais qui ne déstabilisa pourtant pas Logan, trop habitué à ce genre d’effusion. C’était également le cas du juge Sterling, qui s’était stoppé à la moitié des escaliers pour se faire entendre par tous les journalistes. « Le procès est à présent terminé. John Rosenberg a été déclaré coupable de tous les meurtres commis sous l’alias de Caïn Blacknight, et il a par conséquent été condamné à la perpétuité. Cette affaire va enfin pouvoir être classée, et je vous remercierais grandement de respecter la mémoire des victimes, ainsi que le verdict final, bien évidemment. » Une clameur sembla parcourir le parterre de journalistes, et le nombre de décibels augmenta une fois de plus. Des interrogations confuses balancées en direction de Sterling, qui ne se fit pas prier pour regagner sa voiture, accompagné de gardes du corps afin de garder la foule à distance. Logan resta devant le palais de justice, visiblement insatisfait de l’issue finale du procès. Exactement comme il s’y attendait, en vérité. Mais pas le temps de réfléchir à tout ça pour l’instant, puisque déjà le tribunal se vidait complètement, familles, avocats, jurés, témoins et procureurs se retrouvant tous assaillis à leur tour par les journalistes. Et autant dire que les déclarations grouillaient de tous les côtés, tellement qu’il devenait presque difficile de toutes les recueillir. Mais qu’à cela ne tienne, Logan courait d’une personne à l’autre pour prendre note de chaque parole prononcée.

« Il était temps que justice soit faite, ça je vous le dis. Je suis bien contente qu’ils l’aient enfin chopé, parce que ça commençait à me taper sur le système tous ces rebondissements sans queue ni tête. Au moins on sait qu’il fera plus jamais de victime, et je croise les doigts pour qu’il paie le prix fort en prison. Pas juste en se retrouvant enfermé, qu’on se le dise. J’espère que les gardes, les autres détenus et tous les gens que vous voulez se mettront d’accord pour lui faire la misère. » — Jenna Crawford, compagne de victime.
« Ce Rosenberg me fait peur depuis le début, mais cette dernière audience n’a rien arrangé. Il n’a même pas l’air dérangé de finir sa vie en prison. Je vous assure, il fait froid dans le dos avec cet air énigmatique et ce regard de psychopathe. Je sais pas comment qui que ce soit a pu douter du fait que Caïn et lui ne sont qu’une seule et même personne. » — Andrew Fenmore, conjoint de victime.
« Caïn a enfin eu ce qu’il méritait. Et encore, même ça, ce n’est pas assez. Cet homme n’en est même pas un, ce n’est qu’un monstre. Ni plus, ni moins. Et même Dieu ne pourra pas sauver son âme, si tant est qu’il en ait une. » — Karen Marshall, mère de victime.
« Faut quand même avouer qu’avec tous les récents évènements, ça reste pas très net leur bordel là. Je suis toujours un peu paumé avec toutes ces histoires de corruption et morts suspectes. Vous méprenez pas, hein. Je suis satisfait de voir un meurtrier pareil condamné. Enfin, si c’est bien le bon. » — Jacob Pullman, frère de victime.
« C’est pas trop tôt ! Au moins, on peut enfin voir que ces pourris sont pas tous des incapables pétés de thunes. Tout c’que j’espère, c’est que quelqu’un trouvera un moyen de le buter, même derrière les barreaux. Ce connard mérite pas de vivre. » — Laura Sparkley, fille de victime.
« Je suis juste soulagé que le meurtrier de ma fille soit enfin puni pour les horreurs qu’il a commises. Soulagé de le savoir enfermé pour de bon, là où il ne pourra plus faire de mal à personne, là où il ne pourra plus détruire de familles. Ça n’efface en rien la mort de Megan, la douleur provoquée par la perte d’un enfant. Mais je pourrai enfin dormir en sachant que cette ordure est derrière les barreaux. » — William Prescott, père de victime.
« Vous en avez pas marre de venir nous emmerder à chaque fois ? Ouais, encore heureux que ce salaud a été condamné, depuis le temps ! C’est pas pour autant que ça va nous rendre nos proches, alors arrêtez de faire comme si ça méritait de faire péter le champagne. » — Samuel Wagner, mari de victime.

« Oui, Rosenberg a deux visages. Sa vraie nature a été révélée, et il devra donc faire face aux conséquences de ses actes. La justice a été rendue. » — Darren Jennings, juré du procès.
« Je n’arrive toujours pas à croire en sa culpabilité. C’est impossible, mon patron ne peut pas avoir commis tous ses meurtres. Je refuse d’y croire, c’est impossible. Non, je ne peux pas y croire. » — Jane Carleton, secrétaire de John Rosenberg.
« Le tueur paiera désormais le prix de toutes les monstruosités accomplies. La ville va enfin pouvoir retrouver un semblant de paix, et plus personne n’aura à se soucier d’un psychopathe parcourant les rues. C’est tout ce qui compte à présent. » — Harry Grayson, procureur défendant la partie civile.
« Mon client a été reconnu coupable, comme vous le savez déjà. L’affaire touche donc à sa fin, et elle va pouvoir être classée. Je vous prierais donc de respecter ceci et de cesser de vous mettre à la recherche de nouveaux scandales liés à tout cela. Je n’ai rien d’autre à dire. » — Nicolas Hartfield, avocat de John Rosenberg.
« C’est un cas d’une envergure rare qui se termine aujourd’hui. Je suis simplement satisfait de voir ce dénouement permettre un peu de répit aux proches de victimes, qui pourront enfin se reconstruire pleinement. Une page se tourne, et il est temps que la ville puisse enfin renaître de ses cendres. » — Thomas Jenkins, officier de police interrogé lors du procès.

Ainsi, le carnet d’Ackerman fut rapidement noirci de toutes ces déclarations – certaines bien plus pertinentes que d’autres, cela va de soi. Aucun doute que ça lui servirait d’une manière ou d’une autre. Mais il ne pouvait s’empêcher de fulminer face au verdict quant à la culpabilité de Rosenberg, restant encore et toujours persuadé qu’il n’était pas Caïn. Et il avait l’impression d’assister à une énième sombre mascarade, ce qui ne le faisait bouillir qu’un peu plus, bien qu’il tente de le camoufler autant que possible – pour le moment. Il se sentait bien seul à être dans ce cas. La majorité des personnes présentes semblaient satisfaites de l’issue du procès, et pour cause. Caïn Blacknight, enfin démasqué et surtout emprisonné. C’était la seule chose qui importait à cet instant, et la nouvelle se répandrait de toute évidence très rapidement. Les habitants en seraient probablement soulagés, au même titre que le maire qui aurait tôt fait de présenter un discours à ce propos. Serait-ce donc là une page qui se tournait ? C’est ce que semblait espérer la population, certains songeant peut-être que ça permettrait de faire revenir le calme en ville, comme par magie. Dommage pour eux, les miracles n’existent pas.

Une fois de plus, j’ai été aux premières loges devant le tribunal, pour le procès de John Rosenberg. Mais cette fois-ci est spéciale, puisqu’il s’agit là de l’épisode final de l’affaire Blacknight. Et c’est sans surprise que je peux vous annoncer un verdict que vous connaissez déjà certainement pour l’avoir vu ou entendu en direct – ou presque : oui, Rosenberg a été déclaré coupable. Oui, il a été reconnu comme étant Caïn Blacknight, ce serial killer qui a terrorisé Minneapolis des années durant. Oui, il a été condamné à la perpétuité – et la sentence aurait sans aucun doute été fatale si nous étions dans un autre Etat, tel que le Dakota du Sud, qui n’est autre que notre cher voisin. Si j’approuve cette issue ? Non. Et vous deviez bien sûr vous en douter. Non, je ne suis pas satisfait. Non, je n’y crois pas le moins du monde. Rosenberg est innocent. Ou tout du moins, il n’est pas Caïn Blacknight. Je suis prêt à le crier sur tous les toits s’il le faut. Pourtant, je ne dirais pas qu’il est question d’une erreur judiciaire. Loin de là. La vérité est bien pire. C’est un complot. Un coup monté. Une mascarade destinée à racheter un honneur de pacotille afin de remplacer celui, bafoué, des forces de l’ordre. Elles, qui ont été incapables d’attraper le réel tueur. Mais la police n’est pas la seule fautive. La politique également, qui cherche à assurer ses arrières par tous les moyens et qui compte se faire bien voir de part cette fichue condamnation. Sans oublier la justice, bien évidemment. Mais peut-on seulement encore parler de justice ? Permettez-moi, chers lecteurs, d’en douter. La justice n’est-elle pas censée être impartiale et dénuée de toute corruption ? Je crois que les récents scandales sur le ô combien réputé juge Sterling parlent d’eux-mêmes à ce sujet. La justice n’est-elle pas censée chercher à dépeindre le vrai du faux ? N’est-elle pas censée trouver les vrais coupables ? N’est-elle pas censée rendre un verdict juste, et surtout pas biaisé ? Cette justice a-t-elle été oubliée, remplacée par une contrefaçon qui se contente de nous balancer un peu de poudre aux yeux ? C’est bien la question que je me pose. Rosenberg n’est que la victime d’un système corrompu, qui cherche à se laver les mains dans des eaux bien troubles. Et croyez-moi, chers lecteurs, lorsque je vous promets de découvrir la vérité. Il faudra plus que ça pour me faire mordre à l’hameçon, et j’ai la ferme intention de prouver que John Rosenberg n’est pas l’homme à l’origine de toutes ces atrocités. Toute cette histoire n’est malheureusement pas terminée. À vrai dire, un nouveau chapitre vient tout juste de commencer. Et je terminerais en citant Michael Nolls, dont la mort demeure toujours suspecte à mes yeux. « On nous prend pour des cons. »

Silhouette légèrement courbée, coudes appuyés contre la rambarde en fer d’un balcon, mains ballantes. Regard perdu, sourcils froncés et cigarette clouée entre les lèvres. Logan Ackerman fixait un point imaginaire, visiblement préoccupé. Comme presque chaque instant de ces derniers jours, en réalité. Dans son appartement, l’écran de l’ordinateur brillait toujours, quadrillé par plusieurs pages ouvertes – de vieux articles sur des meurtres commis par Caïn, des informations sur le maire, un scan de journal relatant le passé professionnel de John Rosenberg. L’odeur du café flottait encore dans l’air, accompagnée de celle du tabac froid émanant du tas de cendres échoué dans une tasse. Logan, la seule chose qu’il pouvait sentir, c’était l’odeur âcre du mensonge et de l’injustice. Persuadé que cette condamnation ne rimait à rien, persuadé qu’il s’agissait d’un simple coup monté. Coup de maître, surtout. Et pour lui, il était tout simplement hors de question de laisser la situation telle quelle. Hors de question de rester silencieux face à toutes ces sornettes. Hors de question de jouer l’homme passif et simplement passer à autre chose. Pas après tout ce temps passé à s’intéresser à Blacknight, toutes ces nuits blanches occupées à éplucher les moindres détails de l’affaire, toutes ces heures sacrifiées à la réflexion et l’écriture d’articles. Il refusait de jouer à l’autruche en faisant mine de gober ce qu’il pensait être une pluie de mensonges, plus ridicules les uns que les autres. Son dernier article retraçait d’ailleurs parfaitement cet état d’esprit – le fait qu’il l’ait écrit en étant toujours agité par une espèce de colère latente y était certainement pour quelque chose. Il s’en fichait bien, il n’était pas connu pour faire dans la dentelle ou jouer à la langue de bois. Il se plaisait à penser qu’il énonçait des vérités nécessaires, alors il était logique que l’opinion publique ne l’approuve que très rarement – voire jamais. Logan était pas là pour se faire aimer. Il était là pour faire son boulot, pour grimper au sommet de l’échelle journalistique et faire entendre sa voix parmi un parterre d’hypocrites et poules mouillées. Il ne reculait devant rien, la façon dont il avait réussi à grimper les échelons en témoignait bien. À croire que rien ne lui faisait peur. Ou presque. Avec un article pareil, de telles accusations, un index pointé dans toutes les directions, il devait s’attendre à de sérieuses représailles. Dans le fond il en avait parfaitement conscience, et il savait pertinemment que ça reviendrait à se faire des ennemis – plus encore qu’il n’en possédait déjà. Il savait que ça dérangerait et qu’il serait confronté aux conséquences par la suite. Mais ça lui importait peu. Les risques du métier, comme on dit. Il en serait presque étonné de ne pas encore avoir reçu de menaces diverses et variées, ou même de coups de fil anonymes. C’était ce à quoi il s’attendait en premier lieu, mais rien. Pour l’instant. Il se disait que ça finirait bien par venir. En attendant, il s’octroyait une pause sur son balcon, toujours appuyé à la rambarde de celui-ci. La nuit semblait éclairée par les lumières de la ville, et il se contentait d’observer l’agitation de la rue en tirant une latte de plus sur sa cigarette. La légère brise ne semblait pas le déranger, malgré la façon dont les poils de ses bras dénudés se hérissaient au contact de l’air frais. Le bâton de nicotine venant se coincer entre ses doigts, Logan passa sa main libre dans ses cheveux en laissant échapper un soupir. Il s’était lancé dans un combat qui était loin d’être gagné, et la route serait longue avant qu’il ne parvienne à quoi que ce soit. Mais il avait la ferme intention de poursuivre sur le chemin de ses convictions, coûte que coûte. Ça semblait même évident pour tout le monde. Tellement que ça lui donnait des airs de nuisibles, un de ceux qu’on ne peut pas laisser filer indéfiniment. Un de ceux qu’on se doit d’écraser, dans tous les sens du terme. Il aurait dû s’en douter. Pourtant, il avait rien vu venir cette fois-ci. Ni la silhouette camouflée dans l’immeuble d’en face. Ni le canon dépassant de la fenêtre. C’était à se demander s’il avait eu le temps de réaliser quoi que ce soit, finalement. Un bang à peine résonnant. Une balle projetée à une vitesse remarquable. Un impact net, et absolument parfait. Pile entre les deux yeux. La carcasse du journaliste s’écrasa lourdement au sol, son crâne cognant violemment le sol du balcon. Suffisamment fort pour émettre un saignement, mais il était difficile de distinguer lequel était lequel. Un ruisseau pourpre bientôt transformé en flaque autour de sa tête, et des gouttes filant contre son front. Le regard vide, fixé vers le ciel, et une dépouille encore chaude. Sa cigarette s’était échouée à ses côtés, encore rougeoyante de vie – contrairement à lui. Il était parti en fumée encore plus vite qu’elle. Logan Ackerman, journaliste qui devenait trop dérangeant. À ne pas savoir tenir sa langue, il venait d’en faire les frais. Le tarif se révélait peut-être plus élevé qu’il ne l’aurait cru – ça venait de lui coûter sa vie. S’il avait su, il aurait certainement évité l’addition.