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✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG.

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Allison Sterling
Allison Sterling

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MessageSujet: ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG.   ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG. EmptySam 26 Avr - 17:56


le procès de rosenberg
- all this bad blood here -

Des semaines d’attente pour ce procès. Des années de questionnement pour certaines familles. L’affaire Blacknight défrayait la chronique dans la ville de Minneapolis depuis fort longtemps. Une affaire ayant instauré un vent de panique et de psychose dans les rues. A l’arrestation de John Rosenberg, il y a trois mois de cela, certains se sentirent enfin en paix ; d’autres au contraire n’arrivaient guère à croire à la culpabilité du psychiatre. Et ce dernier laissait volontairement planer le doute. Comme si ça l’amusait. Comme si ça le rendait invincible d’être ainsi sur le devant de la scène médiatique et criminelle - surtout. Une attitude énigmatique ; des interrogatoires le plus souvent vides de sens et ce même sourire qui agaçait bien des personnes. Il évitait les questions des policiers et préféraient répondre par des parades ironiques à son avocat. Coupable ? Telle était la question depuis sa mise en examen. L’opinion demeurait divisée. Au même titre que les médias. Quelques frasques récentes réussirent à semer un peu plus le doute. Logan Ackerman notamment n’hésita pas à mettre en avant certains propos attestant de la pseudo culpabilité du médecin. Sans compter cette affaire Nolls qui faisait enfler la rumeur. Le journaliste n’ayant ressenti aucune gêne à exposer ainsi les similarités entre les victimes de Caïn et ce récent meurtre. Toute la population n’attendait qu’une chose : le procès du psychiatre. Le procès de la bête que certains disaient aux abords du grand tribunal. La justice devait être faite. Au nom des victimes, des familles et de la ville.

La foule aux abords du palais de justice paraissait de plus en plus dense. Depuis l’aube, beaucoup pressaient le pas pour être sûr de pouvoir assister au procès et surtout à l’arrivée du principal suspect. Quelques flashs d’appareils photographiques commençaient à crépiter. Des journalistes étaient postés près des grandes escaliers, micros à la main -prêts à questionner les personnes reliées à l’affaire. Ainsi l’un d’entre eux opérait l’interview de la mère d’une victime. Un autre essayait de savoir à quelle heure les avocats et le procureur allaient arriver. D’autres espéraient également croiser le juge Sterling. Ce même juge qui avait décidé de reporter le procès sans se prévaloir d’une quelconque explication. Certaines familles arrivaient progressivement. Les visages fermés. Les mines attristées pour certaines et la colère transparaissant pour d’autres. Rien que l’idée de se replonger dans l’horreur de ces crimes suffisait à les mettre à mal un peu plus. L’effusion de la foule commençait à s’intensifier. Des officiers étaient installés par-ci et par-là pour éviter tout débordement. Ils demeuraient impassibles et essayaient d’ignorer les questions de certains reporters. Logan Ackerman était là également. Debout sur une marche à détailler l’ensemble des personnes présentes. Son sourire cynique laissa présager de ses pensées. Il avait envie de rire en voyant tous ces gens s’attrouper à l’idée de voir un homme innocent être condamné. Il n’arrivait pas à en démordre. Le tueur courait encore. Le journaliste avait encore reçu un appel de Michael Nolls, ce dernier espérant obtenir de nouvelles informations - en vain.

A l’abri des regards, dans une ruelle dérobée, un fourgon blindé arriva. Plusieurs hommes vêtus de noir sortirent, armes cachées dans leurs dos. Tous prêts à intervenir au moindre souci. La porte glissa et un autre homme en descendit. Poings liées devant à l’aide de menottes ; un costume sombre et une veste recouvrant sa tête - au cas où. L’accusé était enfin là. Lui qui avait rêvé toute sa vie de gloire et de reconnaissance dans le métier. Lui qui se retrouvait à présent comparé aux plus grands monstres de l’humanité. Ce dernier ne resta pas à l’extérieur bien longtemps. Les agents pressant le pas pour éviter que les reporters ne viennent à remarquer leur présence. Le petit groupe entra dans le palais de justice en toute discrétion. Au même moment, une voiture noire se stoppa devant le tribunal. Le procureur arriva et les flashs se mirent à crépiter d’avantage. L’homme resta pourtant de marbre. Il pressa le pas pour s’avancer - tant bien que mal - vers l’entrée principale. Les reporters affluèrent alors autour de lui. « Monsieur le procureur, avez-vous une déclaration à faire quelques minutes avant le procès ? » « Estimez-vous que Rosenberg est vraiment le coupable ? » « Sur quoi allez-vous axer la défense des parties civiles ? » Les interrogations se succédaient à une allure folle. Et pourtant le principal intéressé resta froid et silencieux. Il ne s’attaqua que quelques secondes sur la foule journalistique. Puis, il disparut à l’intérieur du grand bâtiment clair. Tous à l’extérieur, restèrent un brin déçus de ne pas avoir obtenu une seule réponse.

C’est environ trente minutes plus tard que la salle du jugement commença à se remplir. Les reporters placés au premier plan. Les familles des victimes également. Certaines répondaient présentes. D’autres au contraire avaient préféré éviter de se confronter au suspect numéro un. Au fond de la salle, un homme ne tarda pas à s’installer. Gideon Witefield. Le chef de la police mais également le père d’Olivia, l’une des dernières victimes du tueur. Ce dernier demeurait impassible. Son regard balayait la salle et détaillait les personnes qui continuaient d’arriver. Au fond, lui-même était conscient de la vérité - encore plus depuis son enquête officieuse avec Jules Moriarty. Il remarqua d’ailleurs la présence de la jeune femme non loin de là. Cette dernière paraissait tout aussi froide. Elle ne bougeait pas et se demandait surtout à quoi rimait tout cela. C’est ensuite en toute discrétion que Michael Nolls arriva. Le même homme qui avait défrayé le chronique dans une interview mouvementée de Logan Ackerman. Il se retrouva assis au dernier rang, l’air grave alors qu’il ne cessait intérieurement de tergiverser. Il ne tolérait pas l’idée que l’enquête concernant la mort de sa sœur avait pu se boucler aussi rapidement. Il ne savait même pas ce qu’il attendait de ce procès. A ses yeux, le coupable courait encore. Quand Logan vit la présence de l’homme, sa bouche traduisit un sourire dont le sarcasme émanait sans peine. La réunion du néant, que le reporter murmura en échappant un rire narquois. Et lorsque les deux grandes portes de la salle se fermèrent, ce fut aux autres protagonistes d’entrer. Les jurés s’installèrent un à un. Au nombre de douze, ils portaient le fardeau par procuration du verdict à venir. L’avocat du psychiatre s’installa, l’air neutre - au même titre que le procureur en charge des dossiers des parties civiles. Ce dernier souffla quelques mots à un avocat installé au premier rang. Et ce fut à cet instant-ci que le coupable fut escorté par deux agents. Le regard fier ; le même semblant de rictus en coin. Le psychiatre ne baissa pas les yeux. Au contraire, il n’hésita pas à balayer la salle d’un œil victorieux. Quelques familles semblaient horrifiées d’un tel comportement. L’homme s’installa alors et ne semblait pas le moins du monde inquiet quant à son sort futur. Cet espèce de calme continuait d’arborer son visage. Les mains croisées contre son ventre, il pinça ses lèvres alors que le sourire de l’homme faisait froid dans le dos. Quand le juge Sterling entra alors, l’ambiance fut un peu plus solennelle. Une seconde de silence et l’homme déclara la séance ouverte. Le procès le plus attendu de la ville allait enfin débuter.

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MessageSujet: Re: ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG.   ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG. EmptySam 26 Avr - 17:57


le procès de rosenberg
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La salle semblait attendre avec impatience le début des hostilités. Les reporters étaient à l’affût de la moindre tension et information à relater dans leurs journaux. Les familles avaient sans doute quant à elles du mal à réaliser que le procès se déroulait enfin. Des années à attendre un signe, un espoir de voir le coupable derrière les barreaux. Et pourtant, malgré l’instant, la plupart restaient peinées et dans le doute. Les jurés paraissaient concentrés et prêts à écouter les témoignages successifs. Certains se demandaient encore comment tous ces meurtres avaient pu avoir lieu. D’autres craignaient déjà le moment où ils devraient débattre et déclarer le psychiatre coupable ou innocent. De son côté, le juge Sterling et les magistrats présents. Ce dernier fit d’ailleurs signe au procureur de débuter. Celui-ci se leva et appela son premier témoin à la barre. Après avoir prêté serment en jurant de dire toute la vérité, l’homme se retrouva assis. Durant une seule seconde, son regard croisa celui du principal suspect. Les deux restèrent froids et le procureur commença à s’avancer vers le témoin.

« Monsieur Jenkins, vous êtes policier pour la ville de Minneapolis depuis plus de trente ans maintenant. Avez-vous travaillé sur l’affaire Blacknight depuis ses débuts ? »
« Oui. J’ai été présent au premier meurtre et aux suivants. Croyez-le ou non mais de toute ma carrière, je n’avais jamais vu de telles atrocités et une telle prolifération des meurtres. »
« L’affaire a fait du surplace durant de nombreuses années, le travail de police souvent remis en cause. Pourtant vous n’avez jamais cessé de vous battre pour trouver le coupable, c’est bien vrai ? »
« Évidemment. Notre travail est de faire la justice. Même quand les meurtres ont cessé, nous avons continué à tout mettre en œuvre pour démasquer le coupable. Nous avons épluché encore et encore les dossiers pour essayer de trouver le moindre indice qui pourrait nous aider. Malgré l’opinion publique, toute la police a œuvré pour cette affaire. »
« Avant l’arrestation de Monsieur Rosenberg, aviez-vous suspecté d’autres personnes ? »
« Bien sûr. Et le rapport de l’enquête pourra en attester. Certaines personnes ont été arrêtées et suspectées. Puis relâchées rapidement après. Le plus souvent parce que la personne disposait d’un alibi ou parce qu’aucune preuve n’avait été exploitable à leur encontre. »
« Expliquez-nous comment vous en êtes venus à suspecter Monsieur Rosenberg ? »
« Avec mes collègues, nous avons repris chaque dossier en main. Et pour la plupart le nom de John Rosenberg ressortait. La plupart des victimes avaient consulté l’homme quelques semaines avant le meurtre. Et en arrivant dans son bureau lors de son arrestation, nous avons trouvé un couteau dans le tiroir de son bureau. Un couteau dont la lame coïncidait avec les blessures selon le rapport de l’expert scientifique et du légiste. »

Le procureur questionna encore le témoin durant quelques minutes avant d’aller se rasseoir. Les personnes présentes dans la salle semblaient suspendues à chaque parole de l’officier. Comme s’ils attendaient de voir la vérité s’exposer de plein fouet. Comme s’ils redécouvraient toute l’affaire, minute par minute. Ce fut ensuite au tour de l’avocat de John Rosenberg de se lever. Un homme aux cheveux grisonnant, en imposant par son charisme. Un avocat connu pour avoir souvent géré des causes perdues et même d’en avoir mené pas mal à l’acquittement. Un avocat d’une poigne exemplaire et d’une droiture qui ne faisait aucun doute. Il fit mine de réfléchir tout en s’avançant avant de planter son regard sombre vers l’homme en face.

« Agent de police depuis trente ans, c’est bien ça ? Je dois dire que votre carrière doit vous avoir permis de voir beaucoup de choses, beaucoup de crimes également. Vous êtes donc d’accord avec moi si je vous dis que récemment, la psychose chez les habitants de la ville n’a fait qu’accroître, au point même de faire face à certains débordements. »
« Oui. Et je pense que cette peur était justifiée. Un tueur en série rôdait et terrifiait les habitants. Comment est-ce qu’ils auraient pu se sentir en sécurité ? »
« Toute la police devait avoir hâte de coincer ce tueur alors. Rien que pour voir la population rassurée et peut-être même avoir moins de travail ? »
« Objection votre honneur. Cette remarque n’est que supposition. »
« Objection retenue, reformulez votre question avec objectivité, maître. »
« Monsieur Jenkins, certains articles de presse relataient d’une arrestation abusive. Certains campaient sur l’idée qu’il fallait absolument trouver le coupable pour calmer la population. Qu’en pensez-vous ? »
« Ce genre d’article ne m’intéresse pas. Nous n’avons aucunement arrêté monsieur Rosenberg histoire de calmer les habitants. Nous l’avons fait car des preuves demeuraient troublantes. C’est tout. »
« Par preuves, vous parlez bien de ce fameux couteau ? Pourtant, il semble que d’après les descriptifs scientifiques, c’est le genre de couteau qu’on trouve dans n’importe quelle grande surface. Alors pourquoi estimez-vous que le couteau de mon client a forcément été utilisé pour ces meurtres ? »
« Tout simplement parce que les rapports scientifiques témoignent d’une ressemblance exacte entre les deux armes. »
« Oh. Et est-ce que ce même rapport atteste d’une quelconque trouvaille de l’ADN de mon client sur le couteau ? »
« Euh...non. Le couteau ne portait aucune trace d’ADN. »
« Je n’ai plus de questions votre honneur. »

L’avocat du suspect numéro un arbora presque un rictus victorieux. Il laissa derrière lui un témoin plus mal à l’aise que jamais. Ce dernier regagna sa place sous le regard interloqué de certaines personnes présentes. Les témoins continuaient de se succéder. Qu’il s’agisse de connaissances du suspect, de membres des familles de victimes ou encore d’officiers ayant travaillé sur l’affaire. Lorsque finalement, John Rosenberg fut appelé à la barre, la salle retint son souffle. Ce dernier conserva cette mine sérieuse et impassible. Le même sourire en coin. La même décontraction apparente du moins. Il s’avança et prêta serment d’un ton solennel et extrêmement calme. Son avocat se leva et essaya de paraître tout aussi objectif qu’avec les autres témoins appelés à la barre aux cours des heures précédentes.

« Monsieur Rosenberg, il apparaît que votre clientèle était de plus en plus florissante, notamment depuis quelques années maintenant. Comment expliquez-vous cela ? »
« La psychose. C’est fou ce que la psychose peut amener les êtres humains à se retrancher dans leurs démons intérieurs. C’est lorsque la peur atteint son apogée que la vraie facette d’une personne se révèle. Il n’est pas étonnant que mes patients aient augmenté surtout vu tout ce qui tramait en ville... »
« Il est évident que votre clientèle était en majeure partie féminine. Plusieurs études statistiques démontrent d’ailleurs que c’est la plupart du temps le cas pour chaque psychiatre. Comment expliquez-vous cela ? »
« C’est simple. Les femmes ont une capacité à se livrer plus développée. Elles arrivent à le faire car ces dernières attendent d’avoir la solution magique à leurs problèmes. Les hommes quant à eux font le plus souvent preuve de retenue et s’enferment dans leurs maux. »
« Parlez-nous de vos consultations. Est-ce qu’elles se passaient bien ? Certaines patientes n’ont jamais eu un comportement déraisonné face à vous ? »
« Mon métier est de faire face à des comportements déraisonnés. Mes consultations se passaient la plupart du temps calmement. Évidemment parfois, des patients étaient plus stressés qu’un autre jour. Mais cela n’a jamais conduit au moindre débordement dans mon cabinet. »
« Des témoignages de vos clientes viennent à vous décrire comme un médecin consciencieux et à l’écoute. Un médecin sans problème, même. Vous n’avez donc jamais eu affaire à la justice ? »
« Jamais. J’estime que mon métier a pour but d’aider les autres, pas de les rendre encore plus malheureux ou souffrant. »
« Vous attestez donc que votre casier judiciaire est totalement vierge ? »
« A moins que quelqu’un se soit amusé à y ajouter des choses totalement fausses, oui, mon casier judiciaire est vierge. »

L’avocat continua ses questions durant un instant. Pendant ce temps, Rosenberg paraissait encore plus froid et surtout convaincu de tous ses dires. Il ne se laissait pas démonter et n’hésitait pas par moments à laisser son regard vriller vers la salle d’audience. Il détailla la visage de certaines personnes. Ces dernières restant de marbre durant quelques secondes avant de baisser les yeux. Par pudeur ou par effroi, difficile de vraiment le dire. Lorsque l’avocat du suspect partit se rasseoir, ce fut au tour du procureur de prendre le relais. Ce dernier boutonna le bouton de son blazer noir avant de venir à hauteur du médecin.

« Monsieur Rosenberg, vous venez de dépeindre un portrait de vous-même assez élogieux. Celui d’un homme droit, apprécié, professionnel. Vous avez également souligné que vous n’aviez jamais eu à affronter un réel débordement de la part de votre clientèle. Pourtant, vous n’avez pas évoqué le cas de votre patiente, Sarah Hadler. Cette même patiente qui s’était suicidée quelques minutes après après une consultation avec vous. Vous aviez vous-même révélé aux policiers présents après le drame que cette dernière avait bien souvent évoqué son envie de mourir. Et vous n’avez rien fait ? Vous n’avez pas essayé de l’aider autrement que par vos consultations ? »
« Objection votre honneur ! Cette affaire remonte à plus de quinze ans et elle n’a aucun rapport direct avec les meurtres perpétrés par Caïn Blacknight. »
« Objection rejetée. Répondez à la question monsieur Rosenberg. »
« J’ai fait mon possible pour convaincre mademoiselle Hadler de se soigner. Je lui avais fait part à maintes reprises du bien fondé des cures de repos surtout pour son cas. Mais elle avait chaque fois refusé, estimant que tout ceci la mènerait un peu plus à la folie. Je suis psychiatre, pas dieu. Je ne pouvais pas aller contre l’avis de ma patiente. »
« Pourtant, bien des collègues ont eu recours à la force pour certains patients, afin de les hospitaliser pour éviter qu’ils se fassent du mal. Pourquoi n’avez-vous pas fait la même chose ? »
« Simplement parce que cela n’aurait servi à rien. Sarah avait développé une fascination étroite pour la mort. Elle avait fini par se convaincre que c’était sa seule issue. Une hospitalisation, des calmants, tout ceci aurait masqué sa psychose durant quelques semaines, quelques mois tout au plus. Mais à sa sortie, le même schéma aurait reprit. »
« Vous avouez donc que vous avez accepté de savoir que votre patiente allait se tuer ? »
« Objection ! Mon client n’a jamais avoué cela, il s’est contenté d’exposer les faits médicaux relatant à ladite Sarah Hadler. »
« Objection accordée. Veuillez mesurer vos propos monsieur le procureur. »
« Bien, focalisons-nous alors sur cette affaire. Vous semblez apprécier votre métier. Vous semblez également apprécier l’idée d’aider les autres. Pourtant, vous risquez actuellement de tout perdre si les accusations envers vous sont validées. Mais vous restez silencieux face aux enquêteurs. Vous ne cherchez même pas à vous défendre. Pourquoi ? »
« Je suis innocent monsieur le procureur. Est-ce que cela va changer quelque chose ? Est-ce que comme par magie, la cour et les personnes présentes vont me croire ? Je ne crois pas. »
« Alors expliquez-nous la présence de ce couteau dans votre bureau ? »
« Mon bureau est situé dans un quartier malfamé. Ce n’est pas nouveau. Est-ce un crime de vouloir se défendre ? »

Le psychiatre afficha un sourire sarcastique alors que le procureur ponctua la fin de l’interrogatoire. Il alla se rasseoir et le suspect fut reconduit à sa place. La tension dans la salle était palpable. Certaines personnes murmuraient des paroles suite aux propos du psychiatre. D’autres essayaient de rester calme. Gideon Witefield, lui, n’avait pas bougé d’un fil. Au même titre que Jules Moriarty qui fulminait intérieurement face à cette mascarade. Sans parler de Logan Ackerman qui prenait quelques notes en se retenant de rire tellement le spectacle paraissait pitoyable. Finalement le juge annonça le levé de l’audience pour quelques minutes. Une pause pour les familles mais également tous les autres protagonistes du procès. Et surtout un moyen pour les reporters de partir à la recherche de quelques scoops dans les couloirs du tribunal.

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MessageSujet: Re: ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG.   ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG. EmptySam 26 Avr - 17:57


le procès de rosenberg
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Les témoins se succédaient à la barre. Des proches de victimes, d’autres policiers, des experts scientifiques. Assez de personnes pour tenter de mettre en avant la supposée culpabilité du psychiatre. L’avocat de ce dernier continuait de prôner une décontraction à toute épreuve. Comme s’il était convaincu coûte que coûte de l’innocence de son client. L’audience elle paraissait beaucoup moins certaine. A l’instar de cette mère ayant perdu sa fille à cause de ces meurtres atroces. Une larme recluse au creux de son regard. Ses phalanges qui tremblaient à cause du stress engendré par le procès. Le procureur lui disposait d’une mine bien plus grave. Pas question que le médecin s’en sorte. Pas question que son numéro de bon samaritain suffise à influencer les jurés. Il ne cessait de tapoter son stylo contre la pile de dossiers présente sous ses yeux. La pause marqua un temps d’arrêt dans le procès. Le moment pour les familles de se retrouver. Le moment pour les avocats de ces dernières de parler un peu avec le procureur. Un moment pour essayer de reprendre ses esprits. Et un moment qui se termina bien vite. Au moment où tous les protagonistes revinrent s’installer. La mine du juge Sterling demeurait aussi impassible - au même titre que celle du chef de la police, installé à la même place qu’auparavant. Ce fut l’avocat de Rosenberg qui se leva le premier. Il appela alors la secrétaire du psychiatre pour témoigner. Une secrétaire sous le feux des projecteurs alors qu’elle n’avait rien demandé au fond. Jane Carleton. La trentaine. Une attitude simple. Une petite robe cintrée. Et surtout un regard bien peu rassuré. La brunette s’avança avant de prêter serment. Elle se retrouva alors assise et ne put s’empêcher d’observer son patron. Ce dernier lui offrit un sourire énigmatique. Comme s’il cherchait à la rassurer. Où alors cherchait-t-il à la manipuler ? Difficile à dire.

« Mademoiselle Carleton, vous travaillez pour le docteur Rosenberg depuis quatre années maintenant. Parlez-nous de vos débuts avec lui. »
« Je suis ce qu’on appelle une timide pathologique. J’ai souvent échoué à mes entretiens d’embauche à cause de cela. Les recruteurs estimant sans doute qu’une secrétaire se devait de ne pas être timide. Mon entretien avec le docteur Rosenberg avait été un peu celui de la dernière chance. Et si vous m’aviez vu ! Je bafouillais. J’étais rouge de honte. Pourtant, il a accepté de m’embaucher. Il m’a offert une chance, estimant que j’avais de grandes capacités. Il m’a sauvé la mise et c’est grâce à lui si aujourd’hui je peux mener une vie décente. »
« Comment décririez-vous votre patron ? »
« C’est quelqu’un de droit. De passionné. J’ai rarement vu quelqu’un d'aussi investi dans son métier. Ce n’est pas qu’un médecin bon à écouter les autres et à les laisser repartir. A mes yeux, il essaye sans cesse de sauver la cause de certains patients. Il est concentré et brillant. Je ne dis pas ça pour la forme. C’est véridique. Il a aidé beaucoup de personnes à s’en sortir. Il a tout mis en œuvre pour y arriver. Sans passer par des prescriptions médicales ou des internements de force. »
« Comment avez vous réagi au moment de son arrestation mademoiselle Carleton ? »
« Mal. Très mal même ! J’ai cru plonger dans un véritable film policier. J’ai été prise des pires craintes. Et surtout je n’ai pas compris pourquoi on s’acharnait autant sur lui. Je me souviens encore de cet instant. Je me souviens de chaque titre de la presse. Le docteur Rosenberg était passé de psychiatre respecté à monstre nuisible. J’ai encore du mal à évoquer cela. Je ne réalise même pas. Je ne comprends pas à vrai dire. Pourquoi la justice a décidé de s’en prendre à un homme honnête et sans histoire ? »
« Donc selon vous, il est impossible que ce dernier ait pu perpétrer tous ces meurtres ? »
« Évidemment ! Que dieu m’en prenne en témoin, le docteur Rosenberg n’est pas un monstre. Il appréciait chacun de ses patients. Pourquoi diable irait-t-il les tuer d’une façon si atroce ? Je ne connais pas grand chose de la vie privée de mon patron, mais une chose est sûre, ce n’est pas lui le coupable. C’est bien là ma seule conviction. »
« Je n’ai plus de question votre honneur. »

L’avocat se retira et alla se rassoir à côté de son client. Le principal suspect paraissait encore plus fier à présent. Le même sourire traçant ses lèvres. Comme s’il était apaisé par les confessions de la brunette. Comme si elle avait récité un discours rondement mené. Comme s’il espérait que tout ceci suffise à le faire sortir de ce vacarme juridique. Mais ce fut sans compter sur le procureur qui se releva dans la foulée. Son air à lui paraissait bien plus grave. Comme s’il en avait assez de la façon dont le psychiatre fut encensé par la dite secrétaire. Ce dernier attrapa un paquet de photographies avant de s’approcher. Les bras encore croisés derrière son dos. Face au regard carnassier de l’homme, la jeune femme présentement assise se recroquevilla un peu. Elle n’était pas le moins du monde rassurée quant à la suite. L’audience se demandait bien où tout cela allait mener l’affaire. Même Logan Ackerman paraissait un peu plus concentré. Sans pour autant que son sarcasme légendaire n’irradie pas chacun des traits de son visage. Et le prochain round pouvait commencer.

« Mademoiselle Carleton, vous êtes mère d’une petite fille de six ans si je ne m’abuse. Est-ce que vous vous sentiez en sécurité en ville avec tous ces évènements ? »
« Évidemment que non. Comment pourrions-nous être en sécurité alors qu’un tueur fou sème le chaos en ville ? J’ai peur. J’ai peur constamment. Pour moi mais surtout pour ma fille. Qui sait ce qui pourrait arriver ? Je persiste à croire que tant que ce tueur ne sera pas retrouvé, personne ne pourra se sentir en paix ici. »
« En tant que mère de famille, vous êtes donc apte à imaginer la douleur causée par tous ces meurtres et notamment pour les personnes présentes dans l’assemblée ? »
« Votre question est saugrenue. Oui, évidemment. Je l’ai répété encore et encore aux enquêteurs. Ce qui est arrivé à toutes ces personnes, c’est malheureux. Atroce. Je crois qu’aucun mot ne serait apte à décrire l’horreur de ces meurtres. Mais vous faites erreur quant au coupable. »
« Très bien, alors reconnaissez-vous les visages sur ces clichés ? »
« Je. Oui. Je - je reconnais certaines patientes du docteur Rosenberg. »
« Vous n’êtes pas surprise d’apprendre que la plupart des victimes du tueur sont passées au moins une fois dans le bureau de votre patron ? »
« C’est une pure coïncidence. Jamais le docteur Rosenberg n’aurait pu s’en prendre à ces pauvres femmes. Il avait fait son possible pour les aider. Alors pourquoi les achever ensuite ? Ça n’a aucun sens bon sang ! »
« Après avoir relu le compte-rendu de votre interrogatoire, quelque chose m’a... interloqué. Vous avez expliqué aux enquêteurs que votre patron quittait les locaux deux fois par semaine durant exactement deux heures. Vous avez une explication quant à ces moments d’absence ? »
« Non. Je. Je crois que chaque médecin est libre de prendre une pause ou de s’absenter afin de souffler. »
« C’est ce que votre patron vous a donné en guise d’explication ? »
« Non. Il, il ne voulait pas me parler de cela. Il estimait que ça ne me regardait pas. »
« Attitude surprenante pour quelqu’un qui semblait autant avoir confiance en vous, non ? »
« Chacun est libre d’avoir ses secrets. Je suis convaincue qu’il avait ses raisons. »
« Des secrets qui ont peut-être causé la mort de toutes ces femmes, mademoiselle Carleton. »
« Objection votre honneur ! Tout ça n’est qu’hypothèse. »
« Objection retenue, reformulez vos propos. »
« Je n’ai plus de question votre honneur. »

Le procureur esquissa un semblant de sourire avant de regagner sa place. La secrétaire quant à elle se sentit étrangement sotte. D’une part parce qu’elle n’avait pas été à même de justifier les fameuses absences de son patron. Mais aussi parce qu’au fond, ce détail suffisait à la faire tergiverser. Quand bien même, elle donnait le bon dieu sans confession au psychiatre, la brune avait souvent eu envie de comprendre pourquoi il partait régulièrement deux fois par semaines. Et maintenant, il était trop tard pour le savoir. Son patron était sur le banc des accusés et son sort serait sans doute bientôt scellé. Tout ceci ne rassurait pas du tout la demoiselle. Cette dernière se releva alors pour regagner sa place. Elle laissa une assemblée encore plus dubitative. Comme si pour tout le monde, le discours de la femme était un peu trop rôdé.


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le procès de rosenberg
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Le silence régnait dans la grande salle. Les douze jurés assis sur leurs chaises regardaient leurs mains apposées pour la plupart sur la table en bois massif. Les voilà. Ils y étaient enfin. Au moment d’émettre une décision finale. Le moment à la fois tant attendu et tant redouté. Celui des délibérations où ils devront affronter leurs points de vues et prononcer un jugement qui, étant donné le déroulement du procès perçu par la plupart comme très « poreux », leur faisait presque peur. Si Rosenberg était le premier suspect sérieux qu’ils avaient eu pour l’enquête sur Caïn Blacknight, était-ce vraiment lui pour autant ? Après qu’un assistant ait rappelé les règles des délibérations, à savoir que la décision finale serait votée à la majorité et qu'ils se devaient de tomber d'accord sur l'issue du procès. Et c’est finalement le juré Richardson, personnalité plutôt grandiloquente, qui décida de rompre ce silence : «  Bon, écoutez, malgré ce procès, je pense que ça fait très longtemps qu’on attendait un véritable suspect pour cette affaire. Et après ce procès, les preuves matérielles de l’arme comme de la liste des patients-victimes et les absences répétées prouvent bien que cela ne peut être QUE lui et personne d’autre. Je pense donc qu’on sera quand même majoritairement d’accord pour le déclarer coupable ? » dit-il alors qu’il levait sa main, attendant visiblement que l’ensemble des jurés fassent de même pour déclarer le docteur Rosenberg coupable. Quatre jurés à côté de lui le suivirent dans la décision jusqu’à ce que la chaîne s’arrête au bout de la table vers Darren Jennings, qui paraissait plus pensif et sceptique. « Donc vous comptez prendre cette décision à la va-vite pour retourner plus vite dans vos foyers chauds pendant qu’un homme peut-être innocent pourrait croupir à perpétuité en prison ? Je doute de sa culpabilité. Contrairement à vous, je m’appuie sur l’aspect humain du procès, et notamment le vif témoignage de mademoiselle Carleton : comment ne pas croire cette femme ? Comment la traiter de menteuse lorsqu’elle clame que son patron avec lequel elle travaille depuis des années et qu’elle connaît sur le bout des doigts est innocent ? Vous oubliez également le meurtre de Alisha Nolls qui a eu lieu après l’arrestation de Rosenberg, serait-elle donc une victime fortuite ? » « Ce meurtre n’a rien à avoir avec le procès voyons, on sait tous les nombreux copieurs qui ont tenté d’imiter Caïn, ça n’a rien de pertinent avec... » « Allez dire ça à Michael Nolls alors monsieur Norwood, allez dire ça à Michael Nolls qui attend toujours le cadavre de sa sœur que les autorités ne veulent pas lui rendre car elles sont persuadées que c’est l’œuvre de Caïn et qu’elles l’étudient de fond en comble. Concernant vos preuves matérielles, un couteau de grande surface que le dentiste du coin pourrait garder ou que je possède moi-même chez moi est une preuve bien maigre. Depuis quand un couteau sans aucune trace ADN correspondante est-il à coup sûr une preuve de culpabilité ? Vous voyez bien que toutes ces contradictions demandent nécessairement qu’il y ait un débat. » Acheva-t-il, dans un discours digne d’un grand orateur latin. Certains des juges après lui parurent alors perplexes, et le juré avant lui revint sur sa décision en déclarant qu’il allait à présent y réfléchir plus longuement. C’est alors que le juré Patterson tapa de son poing sur la table en se levant, visiblement outré. « Monsieur Jennings avez-vous perdu la tête ? Vous vous concentrez sur l’aspect humain, n’est-ce pas ? Mais regardez-le, regardez Rosenberg et son attitude narquoise, c’est à peine s’il cherche à se défendre ou même paraître décent lorsqu’on l’interroge. Il se moque presque de nous dans chacune de ses réponses pleines de belles phrases condescendantes. Ne soyez pas aussi crédule que sa secrétaire bon sang, il a probablement dupé cette femme pendant des années sur sa véritable nature. Il adore le spectacle qu’on lui donne dans la presse et les médias, alors ne lui donnez-pas raison, nom de dieu. » Jennings s’apprêtait à prendre la parole, mais de façon surprenante, un autre juge, Quinn Webster, se leva à son tour pour prendre la défense de Rosenberg et de l’avis de Jennings. « Parce que vous croyez que les autorités ont été plus décentes à son égard ? Avez-vous constaté que son arrestation en premier lieu reposait sur des coïncidences relativement douteuses ? Avez-vous constaté les chemins biaisés qu’a dû prendre le procureur lorsqu’il a interrogé Rosenberg pour évoquer le suicide de sa patiente Sarah, histoire d’avoir quelque chose de croustillant à fournir ? Si vous estimez que le procès en lui-même était décent, c’est vous qui êtes crédule monsieur Patterson. Le procès était fondé sur des preuves qui n’avaient ni queue ni tête, et dont la solidité a été en grande partie appuyée par le matraquage des médias – ce n’est pas étonnant qu’il ait été reporté en premier lieu. Dans ces circonstances, Rosenberg est lucide. Il s’est simplement résigné à être le pantin de gens comme vous qui croient absolument tout ce que les médias ou les forces de l’ordre disent, et aujourd’hui il en rit d’un rire amer. Pour moi, ce procès n’est qu’une – si vous me permettez l’expression – putain de mascarade car ses fondements mêmes sont totalement artificiels. » Jennings esquissa un mince sourire, fier d’avoir pu trouver un allié à sa cause. Beaucoup de jurés se mirent alors à discuter entre eux à voix basse, certains semblaient plus perdus que jamais sur leur jugement de départ qu’ils pensaient indémontables. La salle tournait à la véritable cacophonie, certains jurés se levant pour s’affronter dans un duel de regards et envolées lyriques, d’autres s’éclipsant même au coin de la pièce pour pouvoir réfléchir plus tranquillement, presque tous essayant d’apporter leur grain de sel et avis sur la question. Les délibérations ne faisaient plus sens à l’heure actuelle et elles en firent encore moins lorsque qu'un agent arriva de façon précipitée dans la salle, conduisant à un silence général. « Le Juge Sterling a été pris en otage par Michael Nolls, ce dernier neutralisé par deux tirs de sniper est transporté à l’hôpital en ce moment même. On attend encore son témoignage officiel mais selon des sources proches, il accusait Sterling de corruption concernant le procès actuel. » Des soupirs de surprise envahirent la salle, se mêlant aux regards interloqués de certains, d’autres se rasseyant mollement, comme abasourdis par la nouvelle, sur leurs chaises. Ils connaissaient pour la plupart la suite du discours de l’assistant. Le procès allait être « bloqué » ou du moins « gelé » en attendant que cette affaire soit réglée, qu’on sache véritablement si, oui ou non, le juge Sterling, qui était une partie intégrante du procès, avait été corrompu quant à l’issue ou le déroulement même du procès. Les autorités allaient enquêter sur l’affaire et les juges ne pourraient rendre leur décision finale tant que la « potentielle » vérité de cet incident et soupçon n’avait pas été révélée. Sterling pourrait risquer la prison, tout comme ses complices – si complices il y avait. Certains des jurés paraissaient alors pensifs, d’autres étrangement nerveux, certains presque amusés par le nouveau rebondissement dramatique de cette affaire. Dans tous les cas, ce procès commençait sérieusement à ressembler à une véritable tragédie racinienne...


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Allison Sterling
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✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG. Vide
MessageSujet: Re: ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG.   ✯ ÉPISODE TROIS : LE PROCÈS DE ROSENBERG. EmptySam 26 Avr - 17:58


le procès de rosenberg
- all this bad blood here -


Trois semaines auparavant, dans une ruelle de Phillips.


Cigarette collée au bec, capuche sur la tête, tapi dans l’ombre sous la pluie, Michael Nolls avait le regard assassin. Ce qu’il faisait là ? Il n’en savait trop rien. Depuis que le procès avait commencé, il ne pouvait s’empêcher de penser que cette affaire tournait en rond. Que quelque chose clochait, que sa sœur allait encore être une laissée pour compte ou une victime de plus. Et ça, il ne l’accepterait jamais. Tirant nerveusement sur sa cigarette, plaqué contre le mur, il avait le regard baissé, le levant furtivement de temps à autres. Devant lui, le juge Sterling. Michael Nolls avait réellement fait sa connaissance depuis que le procès avait été retardé et qu’il était apparu sur l’ensemble des chaînes télévisées. Il semblait attendre quelqu’un. Et vu l’heure tardive comme le lieu incongru et discret, l’entrevue devait être délicate. Michael l’avait en effet suivi, depuis quelques jours déjà, sans trop savoir pourquoi, ayant comme un mauvais pressentiment à l’égard du juge. Et ce soir ne faisait que confirmer ses suspicions. Quelques minutes passèrent lorsqu’un homme se présenta près du juge. Il ne connaissait nullement son identité. Se rapprochant, Michael se colla toujours plus contre le mur pour ne pas se faire repérer. Dans la pénombre, il ne pouvait déceler que vaguement le visage de Graham Sterling ; quant à l’inconnu, il s’agissait d’un homme frôlant la cinquantaine. Un citoyen banal en apparence. Nolls put aisément entendre le juge prononcer le nom de son interlocuteur. Monsieur Jennings. Qui était cet homme ? Pourquoi diable venait-il à la rencontre d’un homme comme Sterling à cette heure tardive ? Et dans un lieu si... étrange ? Michael n’avait aucune réponse à apporter à ces interrogations, et cela suffisait à attiser un peu plus sa rage intérieure. Il ne lâcherait pas le morceau. Il voulait comprendre. Absolument.

Le matin de l’ouverture du procès, salle d’audience numéro trois.


Michael n’avait pas hésité une seule seconde. Il avait été presque normal pour lui de venir ici. Il avait envie de suivre le déroulé de ce procès. Il avait envie de voir John Rosenberg se débattre pour clamer son innocence. Et par-dessus tout, il avait envie que toute cette mascarade cesse enfin. Qu’elle cesse surtout pour sauver l’honneur de sa défunte sœur. Il était nerveux. L’homme tapotait du pied au point d’agacer sa voisine qui ne cessait de l’observer. Il ne mit pas longtemps à reconnaître certains agents présents. Notamment cette brunette qui avait osé cracher sur sa propre profession. Quelle putain d’hypocrisie pensa-t-il en serrant les poings. Après des minutes d’une attente interminable, tous les protagonistes du procès commencèrent à arriver. Les avocats de chaque partie, les magistrats, le juge et les douze jurés. Sur le moment, Nolls ne prêta guère attention à ces derniers. Pourtant, une seconde et son regard devint sombre de perplexité. Il put aisément reconnaître le fameux inconnu de la ruelle. Le fameux inconnu qui avait rejoint le juge Sterling. Ce fameux Jennings était en réalité un juré. À quoi cela rimait-t-il ? Comment un magistrat et un juré avaient-ils pu être en contact de la sorte ? Une situation intolérable, et surtout interdite. Quelque chose se tramait forcément. Nolls pouvait le sentir dès lors. Il eut presque envie de se lever et de crier au scandale. Rien que pour voir tous ces misérables hommes de convenance se retrouver à terre. Nolls ne quitta pas le juge des yeux. Il était présentement convaincu que Sterling allait trafiquer le procès. Peut-être que Sterling était Caïn lui-même. Toutes les théories les plus absurdes et les plus farfelues envahissaient son esprit à présent.

Durant les libérations des jurés, locaux des bureaux du juge Sterling au centre ville.


Vengeance. Haine. Rage. Exaspération. Tant de mots qui pouvaient qualifier à merveille les sentiments actuels de l’homme. Voir Rosenberg se débrouiller pour apparaître bon sous tous rapports, cette idiote de secrétaire prête à tout pour le sauver, ces salopards de flics qui osaient clamer que leur boulot était bien fait. Cette hypocrisie qui avait bouffé le peu de patience dont Nolls disposait encore. En quittant le tribunal, il fut pris d’une folie. D’une folie inconsidérée. Les jurés devaient être en train de s’éclater à délibérer pour foutre un innocent en taule. Ce Jennings devait se féliciter d’avoir réussi à passer à travers les filets de la vérité. Et toute cette supercherie devait cesser. Son oreille attentive avait réussi à percevoir une information capitale. Sterling allait regagner ses bureaux en attendant que le verdict final puisse se voir prononcé. Aussitôt, une envie d’en finir taquina son esprit. Il prétexta un rendez-vous avec un avocat qui siégeait dans le même immeuble pour entrer. Il fut fébrile en pénétrant dans le bâtiment. Inquiet à l’idée qu’on découvre l’arme cachée dans son dos. Face à un agent de sécurité, il déclina une fausse identité, essayant de sortir une mine sérieuse et sincère. Ce fut suffisant pour que l’homme en noir le laisse passer sans chercher à obtenir plus d’informations. Elle est belle la sécurité. Il commença à marcher en direction du bureau de l’avocat, mais très vite son chemin se détourna. En arrivant devant une porte, il put reconnaître le nom du fameux juge gravé sur une plaque dorée. Un sourire carnassier étira alors ses lèvres. Sur ses gardes, il entra – découvrant un bureau d’accueil désert. Les choses allaient être simples, pensa-t-il avant de marcher vers le bureau attitré du juge. Sans prendre la peine de toquer, il entra. Le juge était concentré face à son écran. Assis sur un large fauteuil de cuir, ce dernier leva le regard, et reconnut immédiatement Nolls. « Mr. Nolls mais qu’est-ce que... » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase puisque Nolls braqua son arme vers lui. Le juge le regarda, abasourdi. Comment avait-il pu s’introduire avec cela dans ce building si surveillé ? Nul doute que les hommes en charge de la sécurité avaient fait une grosse erreur. « Qu’est-ce que je fous là ?! Je suis venu faire une putain de partie de break-dance, à votre avis ?! Et vous, avec Jennings ça va ? À l'aise Blaise ? À votre prochain rendez-vous secret, dites-moi, je vous apporterai un café et une petite sucrette. » Lâcha-t-il sur un ton qui semblait pourtant le plus sérieux du monde, le regard presque injecté de sang. Sterling déglutit difficilement en face, mains en l’air, tentant néanmoins de garder un ton sérieux. « Mr. Nolls, je ne vois absolument pas de quoi vous... » « FERMEZ-LA MAIS FERMEZ-LA BORDEL. Arrêtez avec vos conneries, VOUS NE M’ENFUMEZ PAS MOI. Je vous ai vu, et plus d’une fois. Le fait que vous niiez ne fait que confirmer que vous allez faire n’importe quoi avec ce procès, et encore foutre ma sœur aux oubliettes ! » Cria-t-il, pointant toujours plus son arme vers lui. Sterling recula alors pour pour buter contre la bibliothèque derrière son bureau. « Si vous voulez pas que vos beaux livres reliés se retrouvent tachés de votre cervelle, je vous conseille de me dire la vérité, et maintenant. » Sterling n’avait plus vraiment le choix à présent, Nolls le flinguant du regard. Se raclant la gorge, il finit par avouer. « Ce procès n'est pas le fruit du hasard. L'arrestation de ce psychiatre non plus. Quelqu'un d'autre se cache derrière tout ça. Quelqu'un qui veut sa peau et qui est prêt à payer très cher. À me payer très cher pour que les choses aillent dans son sens. » Estimant que ces révélations étaient déjà bien assez, il se tut alors que Nolls semblait s’apaiser, ses muscles se relâchant doucement. Il écarta son flingue de Sterling, lui laissant un peu de répit. Le juge profita de l’instant pour appuyer sur le bouton d’urgence placé sous son bureau. Acte que le frère de la victime ne vit pas. Et ce dernier se retourna automatiquement vers lui, flingue toujours braqué. « Vous savez quoi ? Vous allez appeler le Minneapolis Times. Encore mieux, vous allez appeler Logan Ackerman et lui faire part de vos révélations croustillantes. Un homme comme vous ne mérite pas d’exercer en toute impunité. Vous n’êtes qu'une pourriture. Et tout le monde va le savoir. » Il attrapa Sterling par le col pour le forcer à s’asseoir sur sa chaise, lui tendant le téléphone, son arme posée sur la tempe du juge. En une fraction de seconde, la donne changea. Une porte s’ouvrit non sans mal – laissant apparaître un homme vêtu de noir. Un gars de la sécurité à s'y méprendre. Ce dernier paraissait fort surpris et surtout inquiet. Nolls paniqua une demie-seconde, sa main tremblant avec l'arme au poing. « Fermez cette porte tout de suite ou il crève. » Asséna-t-il. Le garde, craignant pour la vie du juge, referma la frontière de bois avant de prendre la direction des bureaux principaux pour prévenir la police. Les minutes défilaient et la tension paraissait toujours aussi intense. Graham restait statique et apeuré de tout perdre. Nolls, lui, n’avait plus beaucoup de temps à présent mais il s’en foutait bien. Cet appel allait probablement changer tout le procès et toute l’affaire Blacknight, alors rien que pour ça, et surtout pour sa sœur, il était prêt à se sacrifier. Sterling composa péniblement le numéro de la rédaction du Minneapolis Times. « Oui bonjour... Hum, Mr. Graham Sterling à l’appareil, j’aimerais parler à Logan Ackerman s’il vous plaît. » La secrétaire lui donna la ligne de Logan et ce dernier ne tarda pas à répondre, quelque peu surpris. « Mr. Sterling, quelle étrange surprise d’entendre votre voix doucement hypocrite au téléphone. Que puis-je donc faire pour vous ? » Sterling déglutit à nouveau difficilement. Sa tempe s’agitant nerveusement contre le canon de Nolls. Adieu à ma carrière pensa-t-il avant de reprendre la parole. « Eh bien... Je voulais vous faire une confession... À vrai dire... Je... » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase puisqu’il vit les fenêtres de son bureau éclater en mille morceaux dans un bruit lourd, Nolls s’écroulant à terre lourdement. Sterling se jeta alors au sol en laissant le téléphone allumé sur son bureau. Bientôt, la pièce fut envahie d’une dizaine d'hommes qui se jetèrent sur Nolls pour le menotter et lui écarter son arme. Ce dernier, touché à l’épaule, semblait toutefois conscient et encore vivant. Sterling, totalement abasourdi fut conduit dans une autre pièce alors qu'un agent appelait les secours pour Nolls. « Allo ? Allo Mr. Sterling, que se passe-t-il ? » Clamait la voix paniquée de Logan dans le combiné. À l’hôpital, Nolls fut conduit dans une salle d'urgence, un poing menotté au brancard. De son côté, le juge Sterling était dans une autre salle de soin. Le regard perdu dans le vide. Sauvé par le gong, pensait-il tandis qu’une infirmière arrivait. Il avait été à un cheveu d’être découvert par tous sous sa vraie nature : un juge corrompu. Il s’agissait maintenant de sauver les apparences, après tout, il n’avait fait sa confession qu’à Michael. Mais que se passerait-il lorsque ce dernier sortirait de l’hôpital et serait amené à témoigner ? Et si la presse et ce foutu Logan Ackerman – jamais dupe – se mettaient à enquêter là-dedans après cette conversation mystérieuse ? Une chose était sûre, Michael Nolls avait ouvert un nouveau champ de bataille, jusqu’ici inconnu. Celui de la corruption. Et Sterling allait devoir tout faire pour sauver les apparences durant le procès désormais.

{ Prenez bien en compte que le procès est suspendu en attendant que les autorités juridiques prennent une décision quant à la suite, compte tenu la prise d'otage de Nolls mais aussi la position délicate du juge Sterling. De ce fait, les personnes exploitant l'affaire Caïn Blacknight dans des rps (notamment les policiers) ne devront pas oublier cela. Quant aux criminels, il apparaît évident qu'après cet événement malheureux, les autorités policières auront tendance à durcir les contrôles, ce qui pourra influencer les activités illégales de vos personnages. }


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