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MessageSujet: (lynch) ✰ love, lust, hate, desire.   (lynch) ✰  love, lust, hate, desire. EmptyVen 4 Oct - 15:10


sidney lynch.
Je suis comme emprisonné à l'intérieur de moi. ❞

nom(s) ✰ lynch. prénom(s) ✰  sidney lennox. âge ✰ vingt-neuf ans. date et lieu de naissance ✰ un 18 mars à Minneapolis.  profession ou études ✰ Mécano en passe de reprendre l'affaire de son patron. Officieusement dealer pour le compte d'un enfoiré. statut civil ✰ Célibataire même si une gamine farouche a tendance à l'user psychologiquement. orientation sexuelle ✰ hétérosexuel. traits de caractère ✰ insolent, sarcastique, torturé, jaloux, protecteur, rancunier, souriant, rusé, observateur, tenace. groupe ✰ Misery is my middle name. avatar ✰ Joel Kinnaman. crédits ✰ fyeah-gaspard@tumblr.

❖ {you swore that you'd never lose your control}

lIl fume beaucoup. Au moins un paquet par jour. S'il a décroché de la drogue ; la nicotine reste indispensable pour le mécano. — En parlant de drogues, il y a été accroc durant presque trois années. Trois années d'un enfer sans fin à ses yeux. Ses poignets sont encore marqués par les piqûres de seringues contenant sa dose. — Il a quitté l'école à quinze ans. Beaucoup estiment que c'est un type sans culture ; pourtant c'est faux. C'est un passionné de littérature mais personne s'en doute. Il détient une collection de bouquins dans sa chambre. Bouquins offerts par sa soeur à Rory. Chaque noël, la demoiselle lui en offrait un. — Il vit dans un appartement avec sa soeur d'ailleurs. Il a décidé de la prendre sous son aile dès sa sortie de désintoxication. Depuis, il tente de lui offrir un quotidien décent contrastant avec le passé. — Il a une meilleure amie : Sienna. C'est sa moitié. C'est celle qui a sauvé sa vie. C'est celle pour qui il serait capable de tuer. Une amitié oscillant entre haine et amour. Entre tendresse et violence. Il en perd la tête parfois. Mais jamais il ne l'abandonnera. — Il bosse dans un garage depuis quelques années maintenant. C'est ce flic l'ayant sauvé de la rue qui lui a trouvé cette place. Sid a tellement fait ses preuves que le patron - bientôt à le retraite va lui refiler son affaire. — Il ne le dit à personne mais c'est un excellent cuisiner. Il maîtrise certains plats pour le plus grand bonheur de sa soeur. — A sa sortie de désintoxication, en allant récupérer Rory, il a craché au visage de son père avant de lui dire le fond de sa pensée. Un moment libérateur pour lui. — C'est un indic pour la police ; la brigade des moeurs pour être plus précis. Il a pour mission de s'infiltrer auprès de Demian. Il reprend son rôle de dealer pour le conduire à sa perte. Et il maîtrise parfaitement la situation pour l'instant. — Il est jamais tombé amoureux. Il sait pas trop ce que c'est l'amour. Il aime pas ça. Puis y a six mois, sa vision s'est assombrie. Skye est entrée dans sa vie. Une chieuse. Une gamine farouche. Une nana abusée par la vie et des mains dégueulasses. Maintenant, il est même pas capable de savoir ce que ce qu'il ressent à son égard. — Il rêve de partir visiter l'Inde. Allez savoir pourquoi, c'est un pays qui lui donne vraiment envie. Un coin de sa tête est consumé par l'envie d'y emmener Skye - pour la sortir de son enfer ; pour lui montrer qu'ailleurs la vie peut être belle. — Il est violent parfois surtout quand on s'attaque à Rory, Sienna et Skye. Il peut rapidement perdre patience au point de refaire le portrait de certains types. — Bordélique au plus haut point, sa chambre ressemble à un vrai champ de bataille. Le reste de l'appartement un peu moins grâce à Rory. — Il dort exclusivement du côté gauche. Une habitude acquise depuis l'enfance. — Durant sa rehab, il s'est pris de passion pour le dessin. Il est d'ailleurs doué. Mais personne ne le sait. Tous ses croquis sont soigneusement cachés dans sa commode. — Il parle jamais de son passé. Ce sale type qu'il était, n'existe plus. Mort et enterré. Pourtant parfois, il a la sensation qu'un rien pourrait le faire replonger.

que pensez-vous de l'affaire Caïn Blacknight ? ✰ pas grand chose. ça me passe un peu au dessus de la tête à vrai dire. c'est horrible oui. je crains parfois que ma soeur, skye, ou sienna tombent sur ce malade. Mais la vie s'arrête pas de tourner. Des psychopathes y en a partout. la vie c'est pas durable toute manière. et si quelqu'un doit se faire tuer par ce malade, ça se fera, personne pourra contrer cet événement, aussi malheureux soit-il. Vous sentez vous en sécurité depuis l'arrestation de John Rosenberg ? ✰ Je crains pas pour ma sécurité. Je crois avoir touché le fond y a quelques années et c'est pas maintenant qu'on pourra me foutre à terre nouveau. J'ai envie de me persuader de cela en tout cas. Je crois que beaucoup s'imaginent libérer de leurs démons à cause de l'arrestation de ce psychiatre. et si sa culpabilité n'est pas avérée, la psychose reviendra au galop. La criminalité augmente crescendo en ville depuis quelques semaines, est ce que un problème pour vous ? ✰ Officiellement oui, ça me plaît pas que l'insécurité devienne de plus en plus croissante, notamment pour les personnes importantes dans ma vie. Officieusement, ça m'arrange pour les affaires et surtout pour faire croire à Demian, que oui ça m'excite d'avoir replongé de la sorte. Trouvez-vous que la police est efficace face à tout cela ? ✰ la police, que dire de la police ? Y a cet inspecteur qui m'a sauvé. Je bosse pour eux mais c'pas pour autant que c'est mes potes. Je crois que beaucoup veulent se donner bonne conscience avec l'arrestation de ce type pour camoufler les failles du système.
❖ {there's nothing wrong with who you are}

pseudo ✰ prout. âge ✰ prout. où avez-vous connu le forum ? ✰ la culotte de skye et celle de sienna aussi. vous le trouvez comment ? ✰ hm, me gusta okay. un dernier commentaire ✰ DOIGT BIS. (lynch) ✰  love, lust, hate, desire. 2380307632


Dernière édition par Sidney Lynch le Jeu 19 Déc - 23:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (lynch) ✰ love, lust, hate, desire.   (lynch) ✰  love, lust, hate, desire. EmptyVen 4 Oct - 15:11



{ when you try your best
but you don't succeed }

LYRICSCOLDPLAY
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Sid est assis sur les marches de l’église. Quelle ironie. Dealer assis devant l’édifice de dieu. Adolescent dépravé ayant cessé de croire que y avait quelqu’un la haut. C’est un mythe. Dieu, il existe pas. Dieu, il vient pas sauver les pauvres pêcheurs. Dieu, c’est qu’un bâtard. Il tire sur sa clope Sid. Il sent la nicotine qui fait picoter ses lèvres meurtries par quelques gerçures. Maudit hiver glacial. Maudit froid aspirant le peu de chaleur humaine dont il dispose encore. Ses godasses râpent le béton des marches. Les lumières illuminent le grand sapin de la place centrale. Noël. Période où l’hypocrisie devient reine. Réunions de famille à deux balles. Tout le monde se retrouve autour d’un bon repas. Tout le monde vient claquer quelques compliments pour mieux vous ignorer le reste de l’année. Famille. Mot inconnu dans le vocabulaire du type. Il sait pas ce que c’est une famille. Sa mère c’est qu’une traînée. Il se souvient même pas d’une fois où elle s’est pas faite sauter vulgairement par un inconnu. Son père, c’est ce pauvre mec. Alcoolique. Mauvais mécano. C’est ce mec qui cracherait à la gueule de son fils. C’est ce mec qui a jamais aimé son gosse. Une erreur. Une putain d’erreur. C’est ce que tu incarnais à ses yeux Sid. Il en a conscience. Quand c’était un pauvre gamin, il chialait le soir dans sa chambre. Ça lui faisait mal. Ça lui faisait saigner le coeur. Ça le tuait. Et c’est tous les coups physiques et verbaux de son père qui l’ont amené dans la rue. C’est parce que Sid veut rendre chaque coup maintenant. Il veut blesser ; manipuler ; détruire. Et le pire, c’est qu’il y arrive parfaitement. Y a que Rory qui compte. Sa petite soeur. Un ange tombé du ciel comme il s’amuse à dire. Il sait que ça fait rougir les joues légèrement creusées de la demoiselle. Et il aime voir son sourire. Ses fossettes sublimées par son teint de pêche. Rory, c’est sa princesse. C’est son essentiel. C’est celle pour qui parfois il voudrait arrêter les conneries. Pourtant, il continue. Il continue pour elle. Quelle putain d’ironie rien que d’y penser. Il gagne de l’argent. Des billets salies par des mains perverses. Mais c’est pour elle. Il veut qu’elle ne manque de rien. Enfant abandonnée dans cet appartement miteux. Obligée de supporter l’influence de parents castrateurs. Il veut qu’elle s’en sorte. C’est le cas. Etudiante sérieuse. Rêvant de faire de grandes études. Elle veut quitter ce monde de brute. Elle veut vivre avec Sid. Il lui a promis que ça arriverait. Un jour lointain. Quand il aura assez de couilles pour habiter ailleurs que dans la rue ou dans des chambres d’un motel insalubre. Il finira par la sauver. Promesse faite y a quelques mois quand il est parti. Elle était sur le seuil de la porte, larmes aux yeux. M’abandonnes-pas qu’elle avait soufflé, la voix brisée. Il l’avait pas fait. Il s’était simplement éloigné. Mais ils se voyaient. Régulièrement. La preuve en était. Il est là à l’attendre. Un paquet à ses côtés. Un petit collier avec un pendentif. Elle l’avait vu dans une boutique. Son regard avait fini par s’émerveiller. Alors Sid s’est démerdé pour bosser et obtenir un peu d’argent propre afin de lui acheter. Parce que c’est sa soeur. Et que s’il pouvait, il lui offrirait le monde à ses pieds. Finalement, la brune arrive. Silhouette fine. Elle porte une doudoune et un bonnet recouvrant sa longue chevelure. Ses joues sont rougies par le froid. Elle se frotte les mains en s’approchant. Sid sourit. Comme un con. Comme un grand frère raide dingue de sa cadette. Il l’aime plus que sa propre vie. Elle arrive et se baisse pour déposer un baiser sur sa joue. « Tu m’as manqué Sid. » Trois semaines sans la voir. Il était pas en état. Trop mal. Trop drogué. Trop à bout. Il lui menti. Il a prétendu avoir trop de travail. Comme bien souvent. Il déteste lui mentir. Mais c’est pour son bon. C’est ce qu’il veut bien se faire croire en tout cas. « Toi aussi p’tite soeur. » Il sourit. Il passe un bras autour de ses épaules pour l’amener vers lui. Ses lèvres se déposent contre son front. Puis Sid attrape le fameux paquet. Elle laisse un sourire enfantin entrouvrir sa bouche. En découvrant le contenu de la petite boîte, ses yeux commencent à briller. Et rien que pour cette vision, ça en valait la peine. Elle semble même gêné. Sid attrape le bijou et lui attache autour de son cou. Elle sourit et un voile de fumée blanchâtre quitte sa bouche. « Fallait pas me l’acheter, ça a dû te coûter un bras. » Rory était comme ça. Elle s’en fichait bien d’avoir des cadeaux hors de prix. Elle voulait simplement que son frère soit à ses côtés. Il hausse les épaules en guise de réponse comme si ce geste était banal. Ça l’était au fond. Parce que Rory en valait la peine. « Je voudrais qu’on passe noël ensemble. » Il la fixe. Il sait que ça va être compliqué. Demian lui laisse peu de répit. Son maître. Celui à qu’il appartient maintenant. Celui dont il ne peut plus décrocher. Il sourit. « J’vais faire mon possible. » Encore un mensonge. Sid, t’es qu’un pauvre menteur. Il le sait. Si sa conscience cherche à le rappeler à l’ordre, c’est pas la peine. Il se dégoûte. Parfois, il voudrait crever et arrêter de souffrir. Et surtout de la faire souffrir. Alors pour changer de sujet, il se lève. Il attrape sa main pour la guider vers le stand de crêpes au loin. Ils se tiennent la main en s’éloignant. Ils revivent à deux le temps de quelques heures. Parce que t’es foutu au fond Sid. L’emmènes pas dans ta chute. Elle le mérite pas.


{ you need the steel and the
concrete beams in your life }

LYRICSKAVINSKY
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« Allez mec, j’te le dis. C’est la meilleure dope que tu trouveras à Minneapolis. Puis si t’en refiles à ta nana, j’te promets qu’elle va s’occuper de toi comme jamais. » Sid est là, devant un type en manque. Il se veut bon commercial. Conneries. L’adolescent qui vend de la drogue pour survivre. Ses frasques montent crescendo. Au départ, c’était des petits vols à l’étalage. C’était des crachats devant les vieilles aux culs serrés. C’était des insultes balancées à la gueule d’agents de police. Mais depuis quelques semaines, l’engrenage est lancé. Il a fait une rencontre. Demian. Un dealer. Le propriétaire d’une boîte de strip-tease au centre ville. Le genre d’endroit où la luxure et le pêché sont en haut de l’affiche. C’est le genre d’endroit où Sid se perd entre les cuisses expertes de catins bonnes qu’à baiser. Et le pire, c’est que ça lui plaît. Redkins a une influence sur lui. Le genre d’influence dont il ne décroche plus. Quand il a rencontré l’homme, c’était derrière le club. Sid était assis sur les marches, clope aux lèvres à insulter un passant. Demian avait sourit. Pas un sourire tendre. Pas un sourire amusé. Non, le genre de sourire qui disait : Une nouvelle proie à user. C’est ce qu’il fait au quotidien. Demian ordonne ; Sid s’exécute. Demian gueule ; Sid baisse les yeux. Demian dicte ; Sid se soumet. Le bourreau et la victime. Le dominant et le dominé. Putain, ta vie est misérable Sid. Alors il a plongé. Ça a commencé par un coup de seringue dans le creux de son coude. Ça a continué avec de le poudre blanc s’infiltrant dans ses narines. Et maintenant, c’est son présent. Il consomme plusieurs fois par jours. Il peut pas s’arrêter. Putain que la drogue va le détruire. C’est le cas déjà. La violence monte d’un cran aussi chez lui. Parfois, Demian lui demande de battre un pauvre sdf jusqu’au sang. Paraît que c’est un moyen de le tester. Et là encore,  Sid s’exécute. Comme hier soir. Quand ses pieds s’écrasaient dans le ventre d’un pauvre clochard. Quand ses poings lui cognaient lui visage. Quand il a craché sur ce type dont le corps n’était plus rien. Sid t’es devenu un monstre. Pauvre valet au service du roi. Le mec en face finit par accepter. Ils sort une liasse de billets et se casse. Sid sourit. Gagné. Va crever dans ton coin avec ta dope merdique. Il se met à rire. Ce que c’est facile d’appâter de pauvres âmes en manque. Il remet sa capuche sur la tête. Ses mains s’enfoncent dans les poches de son sweat. Il commence à marcher en direction du club. Demian l’attend. C’est certain. Sur le chemin, il croise certains passants. Des pères de famille. Des prostituées attendant de se faire prendre au hasard d’une rue ou d’une voiture. Des clochards qui réclament un peu d’argent. Minneapolis ou la ville des déchets humains. Il arrive devant son refuge. Le royaume de la luxure. Et il sourit. Quand il rentre, la musique bat son plein. Des filles remues des hanches - le corps à moitié nu. D’autres charment des clients fortunés. Les serveurs s’affairent derrière le bar. Y a Demian au fond dans une salle privée. Il est assis seul à une table. Une cigarette écrasée contre sa bouche. Il est concentré comme à chaque fois. Il observe ses filles au loin. Quand Sid arrive dans la pièce, c’est sur lui qu’il s’attarde. « Tu as tout vendu ? » Qu’il demande d’un ton neutre. Sid balance les billets sur la table en guise de réponse. Un bon paquet. Résultat d’une soirée qui a fonctionné comme sur des roulettes. « Tout. C’dingue ce que c’facile de refourguer ta dope. » Sid se complaît dans le rôle du petit con. Demian ricane. Ce sera la seule marque de considération offerte à l’apprenti dealer. D’un signe de la tête, il lui fait comprendre de dégager. Lynch cherche pas à discuter plus. Il tourne les talons. Il se casse de la pièce. Sur le chemin, il rencontre Ana. Petite brune aux courbes scandaleuses. Petite brune piquante dont il a furieusement envie. Il lui attrape le bras. Son sourire dit tout. Elle sourit aussi. C’est la demoiselle qui l’entraîne maintenant dans un couloir sombre. Elle pose ses phalange sur la boucle de sa ceinture. A genoux, elle extirpe la masculinité de Sid. Ses lèvres emprisonnent le membre durci. Putain. Il attrape sa chevelure et tire un brin dessus. Il ferme les yeux. Le seul écho à présent, c’est ces râles rauques. Sid, tu finiras aux enfers.


{ but I'm a creep, i'm a weirdo
what the hell am i doing here }

LYRICSRADIOHEAD
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00h23. Heure affichée sur l’horloge miteuse au mur. Le bruit de son mécanisme assomme la boîte crânienne de Sidney. Il est étendu là. Depuis une heure. Peut-être deux. Le temps n’a plus aucune valeur à ses yeux. Regard braqué vers le plafond. Lèvres tremblantes. Phalanges faisant de même. Quelques gouttes de sueur s’invitent sur son front. Des soupires se font la malle. Il souffre. Ses veines crèvent du manque. Son corps ne tient plus. Chaque organe pourrait lâcher que ce serait pareil. Cette douleur qui le ronge à chaque crise de manque. Il se teste comme un abruti. Il croit pouvoir s’en sortir. Il pense être assez fort. Mais c’est qu’un pauvre lâche. Camé. Drogué. Dépendant. Accroc. Foutu. Ça avait commencé au hasard d’une ruelle. Son bourreau était là. Demian. Un prénom. Celui du diable. Sid’ pauvre adolescent désabusé par un père alcoolique et une mère castratrice. Sid’ pauvre con, voulant se tester. Jouer les grands pour se rappeler que son enfance avait été décapitée en vol. Erreur fatale. Demian en abusa. Un rail pour commencer. Un coup de seringue pour continuer. Suite logique ? Conneries. C’est ainsi qu’il tomba dans un cycle infernal. A vendre de la dope à des pauvres désespérés. A malmener le corps de pauvres filles rien que pour satisfaire son maître. N’être que l’ombre de lui-même. Triste habitude. Comme à chaque fois, il attend. Il attend que sa dose vienne le libérer. Demian aime le faire attendre. Il aime le sentir au bord du précipice. Prêt à sauter dans le vide. Prêt à se bouffer le bitume de plein fouet. Crever comme un chien. Cervelle au sol. Il est mort depuis longtemps toute manière. La porte s’ouvre. Une brune entre. Un plateau à la main avec un verre. Serveuse de la boîte de strip-tease. Petite poupée perchée sur des escarpins. Petite âme se demandant ce qu’elle fiche là. L’homme sursaute. Il crache une insulte. La brune sursaute. Elle a peur. Ça se lit dans ses yeux. Ça se sent dans cette démarche peu assurée. Casses-toi. Ses yeux appellent à l’éloignement. Elle avance pourtant. Elle pose ce plateau. Une fraction de seconde. Tic tac. Le temps vient reprendre ses droits. La folie aspire l’esprit de Sid. Il se lève. Elle veut partir. Elle en aura pas l’occasion. C’est trop tard. L’homme est pris d’une crise hallucinatoire. La jolie brune se transforme en créature monstrueuse. La voix fluette de la serveuse devient une symphonie pernicieuse. Il claque la porte. La victime et son bourreau. Les rôles s’inversent. Elle le supplie de se calmer. Il ricane. Il recule. Il commence à tourner en rond. Comme un lion en cage. Dépravation. Ses phalanges tremblent encore plus. Son souffle est court. Saccadé. En sueur comme si la chaleur allait bouffer son échine. Dos voûté appelant au calme.  Il ne lui faut qu’une seconde pour plaquer la demoiselle contre le mur. Elle pleure. Elle supplie. Elle crie à l’aide. Mais personne ne l’entend. Il arrache son chemisier. Il perd la raison. Ses lèvres commencent à bouffer la peau de la brune. Le cou. Le sommet de sa poitrine. Ses lèvres. Elle détourne la tête. Erreur poupée. Il la gifle. La paume de sa main s’écrase contre sa joue. Il attrapa son menton pour lui faire comprendre qu’elle n’a rien à dire. Sidney adolescent désabusé, enfant brisé. Il devient un monstre. Il se transforme en ce diable aux aguets. Elle se mure dans le silence. Il soulève sa jupe. Sa main se faufile entre ses cuisses. Il opprime son intimité. Il ne réfléchit plus. Il cherche à effacer le visage des enfers. Il ferme les yeux. Son souffle saccadé s’écrase contre l’épaule féminine. Ses doigts se font la malle dans le creux de son corps. Des mouvements vifs. Rapides. Douloureux pour la victime. Elle supplie encore. Il veut plus l’entendre. Alors il devient encore plus violent. Un nouveau coup contre ce minois de porcelaine. Des vas et vient à en perdre la raison. Il la sent se crisper. Se contracter. Elle devient souillée par ses phalanges sataniques. Il se stoppe. Elle espère la fin de son enfer. Il ne fait que commencer pourtant. Il se recule. Soupire. Expire. Il crève du manque qui le fait divaguer. Ce n’est plus lui. Il n’est pas comme ça ; ce n’est pas un monstre. T’es sûr Sidney ? Elle profite de cette seconde de répit pour espérer s’enfuir. Nouvelle erreur. Il l’attrape par les cheveux. Il cogne sa tête contre la porte. Elle en presque assommée. Son corps est alors propulsé sur le lit. Il ricane. Il observe. Il défait la ceinture de son pantalon. La brune n’a même plus la force de réagir. Elle se contente de le regarder. Ses yeux rongés par les larmes. Il s’en contre fiche. Son corps lourd surplombe celui de la brune. Il la force à entrouvrir ses cuisses. Trois. Deux. Un. Sid finit par la posséder. Il la souille à coups de bassin. Ses muscles se contractant à chaque claquement contre l’intimité de la serveuse. Il soupire. Il prend son pied à malmener cette fille. Elle pleure. Ses yeux appellent à l’aide. Elle ne bouge plus. Elle n’entend plus rien. Pas même la porte qui vient de s’entrouvrir. Demian qui est là. Un sourire salace marquant ses lèvres. Assez perfide pour filmer cette triste scène. Aucun des deux protagonistes ne le voit. Il reste ; une minute ; deux ; trois même. Et finalement il se dérobe. Il détient à présent le pêché capital de Sid entre les mains. La pièce s’échauffe. Il grogne contre l’échine de la belle. Elle tente à nouveau de se débattre. Alors une nouvelle gifle vient rougir sa joue. Sid est ailleurs. Les murs semblent l’écraser. Il n’arrive plus à respirer. Des larmes perlent même dans ses prunelles. Son bassin se déchaîne. Et un sursaut de lucidité lui prend la gorge. Il redevient plus calme. Il sort de ses cauchemars. Il découvre cette silhouette décharnée. Ce visage ensanglantée. Ces larmes coulant et teintant les marques rougeâtres. Non. Non. Non. Il se met à répéter en boucle la négative. Il se dégage du corps esseulé. La brune réalise que son calvaire prend fin. Sid cherche à effleurer son visage. Il veut s’excuser. Aucun mot ne filtre hors de ses lèvres. Il ne réalise qu’à moitié l’étendue de l’horreur accomplie. L’homme se relève, caleçon à moitié descendu. Il se rhabille tant bien que mal. La serveuse peine à se bouger. Usant du peu de forces restantes, elle quitte la pièce. Des sanglots pour seule symphonie face au silence pesant. Sid reste debout. Comme un pauvre idiot. Une main passant sur son visage. La réalité vient lui claquer dans le visage. Il secoue la tête. Il soupire quelques mots inaudibles pourtant. La rage remonte. T’es devenu qu’un monstre sans nom, Sid. Sa conscience ricane. Sa conscience ronge un peu plus son esprit détraqué. Alors il écrase ses poings contre le mur. Il frappe de toutes ses forces. Tellement fort que le sang se mêle à la peinture blanchâtre. Phalanges explosées. Coeur anesthésié. Il se laisse glisser au sol. Le monstre devient un enfant sans défense. Recroquevillé sur lui-même. Genoux ramenés vers son corps. Larmes coulant sur son visage. Il devient aussi faible qu’une âme sans défense. Il appelle à l’aide sans qu’aucun mot ne résonne. Il veut crever. C’est sa seule certitude à présent.
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MessageSujet: Re: (lynch) ✰ love, lust, hate, desire.   (lynch) ✰  love, lust, hate, desire. EmptyVen 4 Oct - 15:11



{ give my gun away
when it's loaded }

LYRICSDAMIEN RICE
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Le vent glacial frappe l’échine de Sid. Ame désabusée. Type paumé debout sur le rebord de ce toit. Pointes des pieds planant dans le vide. Il veut en finir. Il a envie de crever. Il se dégoûte. Il en peut plus. Y a une semaine, il a tout découvert. Pauvre idiot s’imaginant décrocher de la dope ; pauvre incapable s’imaginant quitter son bourreau. Conneries. Foutaises s’émanant d’un esprit en vrac. En moins de deux, Demian avait propulsé le corps disloqué de Sid contre un mur. Il avait ricané. Le genre de mélodie s’apparentant au diable. Et la vidéo avait tourné. Sidney avait réalisé l’horreur de ses actes. Ce chantage odieux balancé à travers les images sur l’écran. Pars et la vidéo se retrouvera chez les flics. C’est ce que Demian avait dit en riant ; clope masquée par cet air pervers sur son visage. S’il peut pas décrocher du dealer ; il va crever. C’est cette idée qui empiète sur le reste. A présent, Sidney ne réfléchit plus. Il est persuadé que la mort est son seul secours. La mort pour ne plus rien ressentir. Il a envie de sentir son corps chuter de vingt étages. Même corps qui finira en morceaux sur le sol enneigé par l’hiver. Des flocons continuent même de tomber d'ailleurs. Ils s’écrasent contre le visage du type. Ils s’écrasent sur ses fringues dégueulasses. Ses mains tremblent. T’es qu’un lâche. Sa conscience vient lui dicter son avis. Elle a raison. C’est qu’un pauvre lâche. Qu’un camé vivant de deal pour aider sa petite soeur. Rory. Le visage de la cadette apparaît. Petite poupée de porcelaine qu’il aime plus que sa propre vie. Il se dit que sans la présence d’un monstre comme lui ; elle sera mieux. Il n’en sait rien au fond. Son coeur bat vite. Paraît que c’est normal avant la mort. Paraît que chaque personne se sent étrangement lucide avant de crever. C’est le cas de Sidney. Il sait que sa vie ne mènera plus à rien. Il sait que son enfance désabusée a fini par causer sa perte. Il sait que la drogue, ce sera tout le temps son unique solution. Il sait qu’en sautant dans le vide ; il se sentira enfin libre. Les mains dans les poches de sa veste. Il s’approche un peu plus. Ses pieds sont de plus en plus suspendus à un fil. Y a aucun filet de sécurité pour le rattraper. Il tremble. Il aurait presque envie de chialer comme une fillette. Le bruit des bagnoles en bas parvient à ses oreilles. Y a des passants. Des gens qui se doutent pas du drame qui se joue plus haut. Y a ces gosses. Y a ces femmes. Y a ces hommes. Vous savez pas la chance que vous avez d’être heureux. Le bonheur. Putain de notion dont il ne connait même pas la définition. Il sait que le moment va bientôt arriver. Il sait que ça approche. La mort va venir le happer. Putain que ça le fait rêver de mourir et de plus souffrir. Mais un claquement remet tout en cause. La porte désaffectée au loin. Une brune s’avançant dans l’ombre. Sienna. Sa meilleure amie. La nana qui est venue dans sa vie comme une grande claque. La seule âme presque aussi désabusée que la sienne. Une rencontre au hasard d’un bar. Les deux à fumer. Les deux à boire.  Elle le connait par coeur. Lui aussi. Il connait ses faiblesses. Elle expérimente les siennes parfois. Ils se disent tout et parfois rien. Ils peuvent rester des heures étendus sur un pieu avec le silence pour seul guide. Ils boivent. Ils fument. Ils consomment parfois. Il voudrait lui dire à Sienna, que c’est sa bouée de sauvetage. Il voudrait lui dire que parfois, il se sent assez fort pour tout arrêter. Pour elle. Pour Rory. Mais Sid, c’est pas un doué des mots. C’est le genre de mec qui insulte pour pas cracher de la tendresse. Mais Sienna, il l’aime. Il l’aime pas comme une amoureuse. Il l’aime comme une âme-soeur amicale. Comme sa personne. Comme sa moitié. Comme celle qui le complète avec ses défauts et ses qualités. Sienna, c’est lui en mec. Sienna c’est celle qui débarque le regard effaré par la scène se jouant sous ses yeux. Elle dit rien. Elle se contente d’avancer. Dégages Sienna. Barres-toi putain. Viens pas me secourir. Mais Sid se la ferme. Il regarde droit devant. Il veut pas l’observer. Il veut pas faiblir devant son regard ébène bon à damner n’importe quel saint sur cette terre. Pourtant, la brune se stoppe pas. Pire encore. Elle grimpe aussi sur le rebord du toit. Putain. Il serre ses dents. Il veut qu’elle parte. Maintenant. Pour toujours. Va t’en avant que je t’entraîne dans les ténèbres. Elle semble fébrile mais recule pas. Elle soupire. La colère inonde ses traits fins. Son visage se redresse à l’encontre de Sid. Mais il est trop lâche pour la fixer. « Et maintenant du con ? Tu vas sauter ? Tu vas m’entraîner avec toi ? Tu sais que si tu sautes, je te suivrais. Tu sais que si tu te tues, ça va me tuer aussi. Si tu m’aimes un temps soit peu, tu vas reculer. Tu vas pas te tuer. T’es qu’un pauvre abruti pour croire que crever ça va tout arranger. Tu penses qu’à ta gueule Sid. » Elle a raison. Il veut pas qu’elle crève. Il veut pas qu’elle fasse comme lui. Il rêve d’être seul. De remonter le temps. De sceller la poignée de cette porte pour qu’elle ne débarque pas. Sid, t’es tellement lâche que même te tuer c’est difficile pour toi. Conscience abrupte débarquant au galop. Les larmes coulent. Putain. Le mec se met à chialer comme un gosse de cinq ans. Il chiale à s’en faire brûler les rétines. C’est qu’une merde. C’est ce qu’il pense. Sid place ses mains derrière sa caboche. Il a l’impression que des voix viennent l’éreinter un peu plus. Ils ordonnent à Sid de céder. Ils ordonnent à le type de se tuer. Ils veulent l’achever. Il expire. Sa respiration est haletante. Il soupire. Il pleure encore. Sienna le voit. Il l’observe. « Tu vas pas sauter. Tu sais que tu peux pas abandonner Rory. Tu veux que tes parents gagnent ? Tu veux que ta salope de mère se dise qu’elle a bien fait de pas t’aimer ? Tu veux que ton père, ce mécano alcoolique ricane sur ta tombe ? Sid, tu vas pas crever. » Sid fulmine. Il veut pas entendre parler de cette mère traînée sur les bords. Une mère bonne qu’à écarter les cuisses pour se prendre des coups de trique. Il veut pas entendre parler de ce père. Un père bon qu’à boire une vodka dégueulasse et à frapper sur la gueule de Sid. Il veut pas entendre parler de ses parents. Il a jamais considéré ces gens là comme tel. Il soupire. Il s’avance plus encore. Il penche. Il tremble. Putain de bordel. « Ils veulent me tuer. J'dois mourir. Ils disent que ça va me sauver. Tu comprends rien. Tu les entends pas. Putain Sienna, ça s’arrête plus. » Les seules paroles qu’il s’autorise à prononcer. Une voix tremblante. Un souffle court. Il crève de l’intérieur. C’est quand que ça va s’arrêter ? Jamais Sid. Jamais. Sienna comprend pas. Elle réalise qu’il divague totalement. Alors elle se met à hurler de toutes ses forces. Ses cordes vocales se fatiguant. Elle hurle à ces voix dont il parle de dégager. Elle hurle qu’il est libre. Elle hurle pour que Sid se réveille. Les minutes passent. Et finalement, le réveil. Brutal. Il sent ses yeux brûler. Il sent son coeur se cramer d’une douleur terrible. Et il recule. Il descend et retrouve la terre ferme. Il attrape la main de Sienna pour qu’elle en fasse autant. De sa taille, il surplombe la brune. Il sent des larmes couler. Et il chute au sol. Comme la merde qu’il incarne. Il tremble encore. Il est plus lui-même. Sans un mot, Sienna va se placer derrière lui. Ses bras entourent ses épaules et son corps. Elle dépose sa tête sur son épaule. Elle soupire de soulagement. Elle le sert aussi fort que possible comme pour apaiser sa douleur. Ils restent ainsi sans un mot. Ils restent silencieux. Sienna tu viens de me sauver. Sienna, t’es de l’or à mes yeux. Sienna, m’abandonnes jamais. Au lieu de prononcer ça, il sanglote comme un gosse. Parce que Sid, c’est qu’un gamin qui s’est pas vu grandir. C’est qu’un pauvre type qui sauvera jamais son âme.


{ i don't know what we're doing
i don't know what we've done }

LYRICSDAUGHTER
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16h25 — salle d’interrogatoire numéro 5.
« Déclinez votre identité. »
« Sidney Lennox Lynch. 24 ans. Dealer et camé à plein temps ça compte comme métier ? »
« Dites-moi de quoi vous vous accusez au juste. »
« J’ai violé une fille. Rosa Carlton. Retrouvez-là, elle en attestera. J’ai une vidéo en guise de preuve. J’ai perdu pied. Une crise de manque. J’ai pété les plombs. J’ai pas réalisé putain. J’étais torturé. Brisé. Baisé par la dope. C’est cette pauvre fille qui a payé les frais de mes conneries. »
« Pourquoi venir maintenant ? »
« Pourquoi pas ? J’veux m’en sortir. J’veux vraiment m’en sortir. J’veux plus être ce camé. J’veux décrocher. J’veux qu’il paye. »
« Qui, il ? »
« Demian Redkins. Le propriétaire du club de strip-tease de la ville. J’étais qu’un adolescent paumé quand il m’a trouvé. J’étais une petite racaille comme certains disent. J’volais. J’fumais trop. J’faisais peur aux vieilles dans la rue. J’fais n’importe quoi pour attirer l’attention. J’ai fini par capter la sienne, un soir. Il m’a proposé des deals. Des petits pour commencer, puis des plus gros. Vous savez, c’le genre de mec qui fait du mal à tout le monde. Il brutalise les filles du club. Y a des trucs pas légaux qui s’passent derrière les murs. Personne voit rien. Parce que c’type, il s’en sort tout le temps. Vous trouvez ça normal ? J’veux dire, vous êtes flic. Vous voulez que ça continue ? »
« C’est pas si facile de faire tomber un homme de sa trempe. Son nom a parcouru nos dossiers à bien des reprises. Il est assez malin pour jamais tomber. »
« J’peux vous aider à le coincer. »
« Et comment ? »
« Aidez-moi. Faites moi entrer en cure de désintoxication pour commencer. J’veux décrocher de la dope. Faites ça pour moi. Et après je ferais tout ce que vous voulez pour le faire tomber. J’veux qu’il crève au fond d’une cellule. J’veux qu’il goûte à la misère. »

Proposer un deal du genre à un flic. Tu pensais à quoi Sid ? Le pire, c’est que ça a marché. Il est là. Dans une allée fleurie. Il avance entouré de deux hommes. Il marche lentement. Sa dernière clope se consumant contre ses lèvres. La cendre laisse une trace visible sur le bitume. Le procureur accepta la requête du camé. Le sauver de la drogue pour l’envoyer dans la gueule du loup ensuite. Indic de la police. Quelle issue pour ce gamin de la rue. Il s’en fiche. Le vengeance devient son impératrice. Il se retrouve face à l’établissement. Le meilleur centre de désintoxication de la ville. Ici camés se côtoient et espèrent s’en sortir. C’est le cas de Sid. Il veut réussir à combattre ses démons. Il veut virer les traces sur ses bras. Sans parler des traces sur son coeur. Des traces comparables à une lame d’un rasoir. Il ose plus avancer. Il se stoppe. Fais pas demi-tour pauvre con. Il soupire. L’un des agents, celui de l’interrogatoire lui file une tape sur l’épaule. Marque de sympathie. Offrande d’une dose de courage. Il marche à nouveau. Il entre avec les deux agents. Son sauveur décline son identité à l’infirmière d’accueil. Cette dernière griffonne quelques notes sur un dossier beige. C’est là que son aventure avec les flics se terminent. Il se retrouve seul face à la femme vêtue de blanc. Elle lui offre un sourire rassurant. Mais rien sera assez fort pour le rassurer. Il finit par la suivre. Elle reste silencieuse - comme lui en réalité. Sid détaille le corridor sans fin. Son regard fixe les murs immaculés. Quelques peintures y trônent. Il soupire. C’est ta nouvelle prison dorée Sid. « Voici votre chambre, pour l’instant vous n’êtes autorisé qu’à sortir dans les couloirs et les lieux de vie. Le petit-déjeuner est servi à 8h tapante. Le midi, les repas se prennent en collectivité. Le soir, vous pouvez décider de dîner dans votre chambre à partir de 19h. Une fouille de vos affaires va être effectuée. Simple question de sécurité. Un psychologue va venir vous voir. Vous ne quittez pas l’intérieur de l’établissement avant trois semaines. Après ce délai, quelques ballades dans le parc seront autorisées. » Une liste de consignes. De règles. Sid a l’impression de se trouver dans un mauvais rêve. Il voulait sa liberté, il obtient un autre poids dans sa vie. Mais le type veut tenir bon. Il sait qu’au bout d’un tunnel, y a la vraie liberté. Celle qui lui offrira un second départ. Celle qui lui permettra de boucler un chapitre trop longtemps ouvert. Telle une plaie béante et ensanglantée. L’infirmière sourit. Comme si un sourire pouvait être suffisant. Sid reste debout. Prostré devant la petite fenêtre. Dans le parc ; y a deux patients. Ils semblaient rire ensemble. Ça fait combien de temps que tu as pas ris Sid ? Trop longtemps. Il ne bouge pas. Sa silhouette se détourne quand la porte se referme. Il se retrouve seul. Comme souvent. Alors il s’assoit. Il attrape le stylo présent sur le bureau. Une feuille glissant sous son regard. Il écrit une lettre. Des mots claqués sur l’immaculé du papier. Il écrit à Rory pour lui dire tout ce qu’il a sur le coeur.

Rory,

Quand tu liras cette lettre, tu vas sans doute tomber de haut. T’sais, j’ai vraiment voulu être le frère parfait. J’voulais te faire plaisir. J’voulais être à la hauteur parce que tu es tout pour moi. Mais en quittant notre appartement, tout s’est pas si bien passé que ça. J’te racontais que j’bossais à droite et à gauche. J’bossais pas comme serveur ; encore moins comme barman. J’suis tombé dans la drogue. T’sais, j’voulais vraiment m’en sortir. J’voulais pas mais c’est arrivé comme ça. J’me suis retrouvé une seringue à la main. Et je me suis piqué. Ça faisait mal l’espace d’une seconde et après j’étais loin. J’oubliais les coups de sang de notre père. J’oubliais que m’man était une traînée. J’voulais tout oublier. J’suis devenu accro comme d’autres tombent amoureux. C’pas trop la même sensation. Sauf qu’au final, tu souffres dans les deux cas. J’ai souffert putain. Si tu savais Rory. J’ai fais des choses atroces. T’me détesterais sans doute. J’veux pas que tu me détestes. Alors j’me suis décidé à arrêter. J’viens d’entrer en désintoxication. T’me fais confiance ? S’t’plaît. J’vais guérir. Quand j’sortirais, t’viendras vivre avec moi. T’pourras venir ici aussi me voir s’tu veux. T’sais. J’voulais pas te mentir. J’voulais simplement conserver l’image d’un frère parfait. Tu le méritais bien. J’me sens misérable. J’me sens mort de l’intérieur. J’veux vivre Rory. J’veux vraiment vivre. J’sais aussi qu’on s’en sortira. J’veux que tu me promettes de continuer à être telle que tu es. J’veux que tu penses à moi parfois en souriant. J’veux pouvoir sortir d’ici en pleine forme et botter le cul des mecs qui t’approcheront de trop près. J’suis pas doué avec les mots. J’t’aime, okay ?



Sid.



{ tu connaîtras les nuits
fauves je te le promets }

LYRICSFAUVE
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Le club de strip-teaseuse paraît bien calme. Pas un bruit. Hormis les verres qui claquent les uns contre les autres. Les serveurs s’affairent. Les filles se préparent. Et Sid, lui, reste collé au mur. Il observe avec attention la grande salle. Des néons illuminant l’endroit lugubre. Demian est là. Au loin. Téléphone tenu par ses phalanges viriles. Ce dernier semble énervé. Une conversation qui n’en finit pas. Le brun tire sur sa clope en attendant. Nicotine bouffant sa gorge. Déposant ce goût âpre sur sa bouche. Son regard reste froid. Une maîtrise de lui dont il ne soupçonnait même plus l’existence. Une musique de fond qui tambourine au creux de ses oreilles. Une minute. Deux. Et finalement Demian arrive à sa hauteur. Il fixe ses employés et fait face à Sid. Ce dernier toussote. Crache la fumée. Aspire ce poison goudronné. « J’vais monter à l’étage. Fais en sorte que Dashawn monte. J’vais m’en occuper. » Un regard lubrique. Un ton insolent. Le dealer se met à ricaner en voyant les attentions du mécano. Un simple haussement de tête. Lynch se dérobe à l’homme. Cette mascarade lui extirpe une envie nauséeuse. Sa main se serre sur la rampe d’escaliers. Il monte. Lentement. Comme s’il marche sur des œufs. Comme s’il se rendait sur le planton d’exécution. Arrivé à l’étage, un soupire s’insuffle. Il marche encore. Il entre finalement dans cette chambre miteuse. Un lit dans un coin. Une lumière à moitié tamisé. Et ce fauteuil en velours non loin de là. Il y prend place. Nouveau bâton de nicotine se gravant à ses lèvres. Sidney patiente. Sidney crève d’un flot de sentiments. La colère. La vengeance. La rage inexprimée. Cette tendresse effrayante. Et la porte s’ouvre. Fine silhouette entrant. Cheveux ébène brouillonne et relevée vers l’arrière. Regard azuré réveillant les envies les plus secrètes du type. Il la regarde. Il la bouffe des yeux. Elle est lasse. Ereintée. Son corps est désabusé et souillé par les mains salaces des clients. Elle accepte et baise. Elle accepte et encaisse. Elle accepte et meurt de l’intérieur. Si Skye prône une indifférence totale, lui n’est pas dupe. Ce n’est qu’une pauvre gamine. Une pauvre enfant happée trop tôt par la rue et sa misère. Petite poupée de porcelaine cherchant une échappatoire. Petite poupée qu’on tord. Qu’on malmène. Qu’on détruit. Pourquoi tu tolères ça Skye ? Il est rongé par la colère. Il voudrait la sauver. Il voudrait lui faire découvrir la fin du tunnel. Petite âme abusée ayant captée la sienne au détour d’une ruelle. Il avait suffit d’un regard. Elle le prenant de haut. Lui comprenant qu’il était foutu. Accroc. Dépendant à cette poupée. Dépendant à son odeur sucrée. A ses mots assassins. Dépendant à cette insolence masquant ses faiblesses. Sidney n’était qu’un pauvre idiot. Ayant décroché de la dope, retrouvant une nouvelle addiction : Skye. Encore et toujours ce même prénom. Ce dégoût en imaginant Demian la toucher. Cette rage en la voyant trémousser des hanches sur scène. Et cette tendresse en la voyant - un brin apeurée. Elle ne bouge pas. Elle attend. Mains croisées contre sa poitrine délicate. Lui continue de tirer sur sa clope. Pas un mot ne résonne. Il se contente de la reluquer. De bas en haut. De haut en bas. Il détaille cette peau claire. Il observe ces courbes charnelles. Il envie ses lèvres rien que pour s’imaginer les toucher. La cendre tombe contre le sol. « Tu voulais me baiser ? Alors vas y. » Qu’elle finit par cracher. Ton autoritaire. Regard clamant le contraire. Elle recule. Elle tombe assise sur le lit. Son dos se creuse. Son buste s’offre à l’homme. Silence, encore. Il ne bouge pas. Tu m’énerves quand t’es vulgaire. Mais il lui dira pas. Au lieu de ça, un long échange visuel débute. Une sorte de combat. Elle ne veut pas perdre. Lui ne veut pas la perdre. Sidney continue de tirer sur sa clope. La fumée déposant une senteur amère dans la pièce. Ses phalanges triturant le bâtonnet blanc. Tête déposée contre le fauteuil. Sourire en coin. Comme à chaque fois. Rictus que la brune voudrait voir brûler en enfer. Au même titre qu’elle voudrait l’envoyer - lui - au milieu des ombres sataniques. Seulement si tu viens avec moi, Skye. Après de longues minutes, Sid’ se relève. Un pas. Deux. Trois. Et quelques autres. Mains dans les poches de son jean. Il s’assoit alors. A quelques centimètres de la brune. Cette dernière pense le moment enfin venu. Mais rien ne se passe. Il se contente de rester là. Tête baissée vers le parquet. Phalanges s’accrochant à la couverture. Skye perd patience. Sa respiration se fait plus vive. L’énervement aussi. Sa cage thoracique devient un tambour ne cessant de s’animer. Ses yeux crient sa haine. Ses mains tremblent. Dualité entre ce qu’elle est et ce qu’elle voudrait être. Enfant innocente aux oubliettes, traînée apparente sous les projecteurs. Il relève son regard. Il l’observe. Sa langue passe sur sa bouche. Elle happe le goût répugnant de la nicotine froide. Le silence devient roi. L’échiquier de leurs vies. La reine cherchant à gagner. Le pauvre cavalier voulant la sauver. Il incline sa tête. Son index effleure la peau laiteuse de la brunette. Elle se crispe et recule. Tendresse tu es mon ennemie que ses lèvres voudraient cracher. «  C’quoi ton problème ? T’es pas capable de me la mettre ? T’arrives pas à bander mon pauvre ? » Vulgarité, encore. Il ne perd pas son sourire. Il ne lui fera pas ce plaisir. Les réactions de la jeune femme deviennent une habitude. Il se revoit des années en arrière. Il se revoit à errer dans les rues pour un rail de coke. Il s’entend encore injurier les passants pour se sentir puissant. Il revoit sa trique déclenchée par la violence et le goût du sang. Il sent encore l’odeur des clopes cramant sa gorge quand il cherchait à faire le caïd. Il détaille encore ses grimaces sataniques face à ses victimes. Sid le fantôme revenu à la vie. Sid ce héros baisé par la vie cherchant à sauver celle de la brune. Sid cet idiot incompris et invisible face à ce regard azuré. Pourtant, Lynch ne dit rien. Il se contente encore de l’observer. Comme un mec sombrant pour une inconnue. Comme un mec cherchant à capter son âme. Comme un pauvre con face à son bourreau. Skye, c’est ce que tu es ? Bourreau de son coeur. Bourreau de ce désir bouffant son bas ventre. C’était ça l’amour ? Avoir la sensation de vivre à mille à l’heure et finalement faire du surplace ? Foutaises. Skye perd patience. Elle se lève et commence à ôter son haut. Le pas de trop. Aussitôt, il se lève. Il attrape son poignet et l’en empêche. « J’vais pas te baiser. » Paroles éphémères disparaissant bien vite dans la brume. Il redescend le haut de la demoiselle. Un soupire colérique quitte cette fois-ci sa bouche. Tout ça ne rime à rien. Un pas en arrière. Une main dans ses cheveux en bataille. Pars Skye. Dégages. N’abîmes pas plus mes pensées. Va t’en. Maintenant. Mais n’oublies pas de revenir. Un peu. Rien que pour moi. Paroles œuvrant dans son esprit. La strip-teaseuse se braque encore. Alors, il se rapproche. Alors il passe une main dans sa chevelure. Même main dérapant contre sa joue. Tendresse en haut de l’affiche. Il sourit en coin. Triste habitude. La brune balaye ce geste d’un revers violent. « T’es vraiment qu’un pauvre taré. » Ses dents grincent. Il reste statique. Il la regarde sortir de la pièce. La porte claque. Et son sourire reste intact. Sombre con.

{ there's something inside
you it's hard to explain  }

LYRICSKAVINSKY
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Sid est au bar. Ça fait quelques minutes. Putain qu’il en a marre de cet endroit. Il a la sensation de revoir les images passées. Lui pauvre adolescent égaré face au bourreau. Le petit agneau blessé se faisant bouffer par le loup. Mais l’agneau a bien changé. C’est plus un camé. Il a décroché. Difficilement mais il a réussi. Il est devenu un mécano respecté dans la profession. Passant ses journées au garage ; débarquant ici la nuit. Une double vie. Un type au service des flics. Tout ça pour faire tomber Demian. Un quotidien compliqué à gérer. Sa soeur vivant avec lui. Petite princesse à protéger. Il lui avait fait la promesse de la sauver. C’est chose faite. Ils vivent pas la grande vie. Mais ils vivent ensemble. Rory cesse pas de lui répéter que c’est l’essentiel après tout. Et y a Sienna. Sa meilleure amie. Sa sauveuse. Celle sans qui, Sid serait pas là. Elle vient souvent à l’appartement. Squatter une nuit. Squatter une semaine. Sid s’en fiche. Pour elle, sa porte sera à chaque fois ouverte. Entre eux c’est la passion à tous les étages. Ils couchent ensemble parfois. C’était souvent le cas à l’époque. Mais surtout, ils se possèdent mutuellement. Elle ne supporte pas de le voir malheureux ; accro à une autre. Et lui ne supporte pas de la voir se comporter en traînée. Un soir, ils se disputent. Ils se détestent. Et le lendemain, elle vient se loger dans ses bras avec un vague désolé sifflé entre ses dents. Depuis peu, les relations sont plus tendues. Depuis Skye en fait. Skye. Putain Skye, tu me hantes. Matin. Midi. Soir. Putain de rituel que de penser à elle. La poupée désabusée qui hante l’ancien camé. Le tableau de base d’un drame à venir. Il est tombé accro si facilement. Des regards qui disaient beaucoup. Ses yeux bleus happant tout son désir. Sa voix parfois cassée quand elle s’énervait contre lui. Même ça il l’acceptait. Parce que c’était le genre de nanas qui le faisait craquer. Insolente, farouche, délurée parfois, brisée et surtout qu’une pauvre gamine qui avait dû grandir trop vite. Une mini-Sienna comme il disait souvent en riant. Ça faisait moins rire la mexicaine. Elle avait vite comprit ce qui se tramait. C’était y a une semaine. Lui devant le club à allumer la clope de Skye. Un sourire sur les lèvres. Le sourire qui disait, Hey Skye, je suis prêt à t’offrir mon coeur, évites de le piétiner. Sienna était restée en retrait. Poings serrés. Elle avait pesté une insulte dans sa langue maternelle. Partant finalement, sans prendre la peine d’approcher. A son retour à l’appartement, Sid avait subi les foudres de la brune enragée. C’est qui cette putain de fille ? Sid me dis pas que tu tombes amoureux ? Tu m’as jamais souris comme ça. Tu m’as jamais regardée comme ça. Putain Sid, cette nana te fera sombrer. C’est ce que tu veux hein. T’aimes souffrir. T’es qu’un putain de masochiste. Va te faire foutre cabron. Un discours si vif qu’il avait rien pu répondre. La brune avait claqué la porte de son appartement. Elle alla s’égarer dans des draps compatissants. Le lendemain, elle revenait comme si cette parenthèse n’avait guère eu lieu. Sid est maintenant pris entre deux feux. Celui à gauche ; sa meilleure amie. Celui à droite ; celle qu’il désire plus que tout. Il veut en perdre aucune. Il veut pas choisir. Même sans la drogue ; même sans la violence, son monde peut encore s’écrouler. Il tapote ses phalanges sur le comptoir. Demian est absent. Un deal important loin d’ici. Il observe les filles. Parfois, il crève de jalousie rien qu’en voyant débarquer Skye à moitié nue. Il voudrait la tirer de là. Il voudrait lui ordonner de cesser ce manège salace. Il aimerait putain qu’elle arrête. Mais c’est un électron libre. Rien ne la stoppera. Peut-être la mort. Ouais. Et si tu crevais Skye hein ? Je deviendrais quoi ? Un fantôme. Il s’apprête à tourner les talons. Mais son regard est vite surpris en voyant Sienna au loin. Outrageuse comme souvent. Merde. Non. Stop. Elle porte une robe qui lui va à merveille. Ses longues jambes fièrement exposées. Elle se sent encore plus forte. Il le sait. Tous les types se retournent sur elle. Sid fulmine. Il crèverait bien leurs yeux, un à un. Quand elle arrive à sa hauteur, elle pose ses mains contre son torse. Elle sourit à la mode d’un carnassier. Sienna, tu veux m’achever ? Evidemment. Et y en a une autre prêt à le fusiller. C’est Skye qui entre sur scène. Elle se stoppe même une demi-seconde en réalisant ce qui se passe. Un regard noir vers Sid et le show commence. Pourquoi tu me regardes comme ça Skye ? Pas le temps de réfléchir. Il reporte son attention sur la brune en face. « Qu’est.que.tu.fiches.ici ? Putain Sienna. T’fais chier. T’sais. » Il serre les dents et prononce les paroles à voix basse. Il attrape même son bras pour l’amener sur le côté. Sienna fait exprès de sourire en exposant sa poitrine. Elle s’approche et vient même déposer un baiser sur ses lèvres. Aussitôt, Sid fixe vers Skye. Fort heureusement, elle ne l’a pas vu. Il soupire. Cette fille va avoir sa peau. La strip-teaseuse aussi. Tué par deux nanas enragées. Bravo Sid. « Quoi ? T’es pas content de me voir chéri ? » Elle se fout de lui. C’est clair et net. Elle est en train de l’user là. Elle sait qu’il la trouve désirable. Elle sait aussi qu’il est en train de sombrer pour une autre. Et ça l’amuse de venir faire la traînée. Il aime pas ça Sid. Parce que Sienna c’est pas cette traînée là. Sienna c’est une fille bien. C’est une fille un peu éreintée par la vie. C’est une fille dans l’identité oscille entre Sienna et Lola. C’est cette fille qui a réussi à le sauver. C’est cette fille pour qui il irait conquérir le monde. C’est pas cette fille scandaleuse qui s’amuse à l’user. Il soupire. D’un signe de la tête, il lui fait comprendre de grimper à l’étage. Dans la pièce où ils se retrouvent quand elle vient ici. Il reste pantois quelques secondes. Et y a ce mec au bar qui croit que Sid va partir tirer son cou. Alors il soupire de plus belle. « Faut l’excuser, c’ma cousine qui arrive du Mexique. Là-bas entre cousins, c’baisers sur la bouche obligatoires en guise de salut. Je te raconte même pas comment on se salue entre frères et soeurs... » Insinuation absurde. Il se marrerait bien. Mais il veut pas là. Présenter Sienna comme sa cousine. C’est devenu le rituel de sa vie ici.

« T’es qu’un pauvre con Sid. Y a quelques mois ça te dérangeait pas de me voir arriver par surprise. C’est quoi ton problème ? C’est cette pauvre conne hein. T’es raide dingue d’elle. Avoues le au moins cabron. Avoues allez. Tu crois qu’elle te voit ? Elle te voit pas. Elle se fout de toi. Et tu vois rien. Je te connais par coeur. Je sais que tu souffres en rentrant le soir à l’appart. Je sais que c’est à cause d’elle. Je t’ai vu sombrer une première fois. Je refuse que ça se reproduise. Je la tuerais de mes propres mains pour l’empêcher de te briser psychologiquement. » Sienna fulmine. Elle est encore plus énervée par l’impassibilité de Sid. Ce dernier est debout. Prostré devant la fenêtre. Clope retenue par ses deux lèvres. Ses mains apposées de part et d’autre du mur. Il oscille entre l’envie de la voir se casser. L’envie qu’elle se taise. Et celle de serrer contre son corps comme un gamin apeuré. Elle a raison. Il a décroché de l’héroïne pour mieux plonger. Sa nouvelle drogue c’est Skye. Il a jamais cru au mythe du coup de foudre ; encore maintenant ça lui file la nausée. Pourtant, il se sent différent quand la gamine est dans les parages. Il se sent bien. Comme euphorique. Quand Skye arrive, c’est son coeur qui s’emballe. Quand Skye part, c’est son coeur qui devient orphelin. Putain, deviens pas romantique Sid. Il peut pas expliquer ses sentiments. Il sait simplement que c’est fort. Que c’est plus fort qu’une simple envie de la sauver. C’est pas comme ce qu’il ressent pour Sienna. C’est pas comparable. Sienna, c’est sa moitié. Skye c’est celle qu’il veut pour la suite. Mais il le dira pas. Ça cramerait ses lèvres de le dire. Il soupire. La fumée sort de ses narines. Il veut pas affronter l’ouragan derrière lui. Il en a assez. Sienna l’épuise. Elle le connait par coeur. Une amitié vieille de plusieurs années et elle connait tout de lui. Ses faiblesses. Ses forces. Ses moindres réactions. Il pue la transparence quant la mexicaine est dans les parages. Sa clope s’écrase contre le petit rebord de la fenêtre. Et il se retourne. « T'la connais pas. T'sais rien d’elle Sienna. C’est facile de juger. En te rencontrant, si j’avais dû me focaliser sur la première impression, ça aurait été quoi ? Celle d’une pauvre fille bonne qu’à écarter les cuisses et à chauffer les mecs. Celle d’une fille bonne qu’à baiser pour échapper à la réalité de sa vie merdique. » Sienna le fixe. Presque surprise par la réaction de son meilleur ami. Il s’avance alors. Lentement. Il pensait vraiment ça. Il avait vraiment cru ça au début. Puis elle démontra le contraire. De fille d’un soir, elle devint essentielle à sa vie. Alors gâches pas tout Sienna. Il pose ses deux mains contre les épaules dénudées de la belle. Elle veut reculer mais son étreinte devient plus forte. « Je vais pas replonger. Je vais pas t’abandonner. T’comprends ? Sienna, t’es tout pour moi. T’sais qu’avec Rory, vous êtes mes deux raisons d’avancer. Arrêtes de faire ta chaudasse. Arrêtes de faire ta fille haineuse. Je t’abandonnerais pas. Tu me crois ? » Cette fois-ci, son ton est plus tendre. Il se penche pour déposer un baiser sur son front. Mais Sienna l’en empêche. Un regard noir encore. Putain. Il soupire et recule. « Va t’faire Lynch. » Elle se casse comme ça. Enervée. Sans doute attendrie au fond par la dernière déclaration du mécano. Lui reste tel un con dans cette pièce. Sienna, tu auras ma peau à cette allure.

Sid soupire. Il baisse le regard. Une profonde inspiration. Sienna se casse à chaque fois que ça va pas dans son sens. Sienna baisse les armes et lui lance des bombes dans la gueule. Elle se soucie pas des conséquences. Une putain d’amitié obsessionnelle entre les deux. Une main s’écrase contre son visage. Il se donne du courage puis sort de la pièce. Et elle est là. Skye adossée au mur. Bras croisée au niveau de sa poitrine. Le second round de sa torture. Il la regarde. Son coeur s’emballe. Ses poings se crispent. Il dit rien. Il arque un sourcil face au regard quasi suspicieux de la belle. Me regardes pas comme ça Skye. Il pourrait se damner pour ses yeux bleus. Il a envie de sourire. Y a aucun motif à le faire pourtant. Mais rien que de la voir comme ça, ça lui donne envie. Elle est belle Skye. Sid est persuadée qu’elle pense le contraire. Mais putain qu’elle l’est. Putain qu’elle lui donne envie de s’approcher. De glisser une main dans sa chevelure. De l’embrasser au point d’en perdre la parole. « Tu ramènes des prostituées dans ta chambre maintenant ? » Pourtant, cette parole ramène le mécano à la réalité. Elle a vu Sienna sortir. Ça crève les yeux. Pourquoi elle réagit comme ça ? Skye a jamais montré un seul signe de faiblesse pour lui. Elle est bonne qu’à lui crier dessus. A l’incendier dès que l’occasion se présente. A être ce couteau aiguisé qui se plante dans son coeur. Et lui, sombre con qui reste sans rien dire. Qui continue de sourire. Qui continue d’espérer qu’un jour, elle finira par le voir, vraiment. « C’pas ce que tu crois. » Il a même pas envie de se justifier. Il lui dirait bien là que Sienna c’est que sa meilleure amie. Il lui dirait bien que c’est rien de romantique entre eux. Que c’est pas du cul à profusion. Il s’approcherait et replacerait une mèche de cheveux. Il lui soufflerait à l’oreille que depuis six mois, il voit qu’elle. Obsédé. Rongé par cette envie. Désespéré de rien représenter pour la strip-teaseuse. Au lieu de ça, il dit rien. Il la fixe. Il sent son coeur se crisper. Il a envie de gueuler. Il en a marre de cette mascarade. Si tu savais Skye. Si tu savais combien de fois j’ai failli crever. Si tu savais comme Demian m’a achevé. Si tu savais comme j’ai l’impression de...le mot ne sortira pas. T’aimer ? Putain, l’amour, c’est rien. C’est une connerie. Au diable l’amour. Au diable les sentiments. Et Skye bouscule tout. Ça tourbillonne. Et lui n’est qu’un pantin. Son pantin. « J’m’en tape t’sais. T’fais ce que tu veux de ta queue. C’pas comme si tu représentais quoique ce soit. » Et elle se barre sans attendre. Il la regarde s’éloigner. Son coeur vient de stopper. Tues-moi Skye que la sensation sera la même. Il rage intérieurement. Son poing s’écrase contre le mur. Sienna malmenant son esprit ; Skye rongeant son coeur avec perfidie. Sid cavalier de l’une et fou de l’autre. Skye reviens. Mais elle revient pas. Elle est partie. Elle sait faire que ça ; partir. Et l’agneau se retrouve abandonné.
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