{ give my gun away
when it's loaded }LYRICS ★ DAMIEN RICE-----------------
Le vent glacial frappe l’échine de Sid. Ame désabusée. Type paumé debout sur le rebord de ce toit. Pointes des pieds planant dans le vide. Il veut en finir. Il a envie de crever. Il se dégoûte. Il en peut plus. Y a une semaine, il a tout découvert. Pauvre idiot s’imaginant décrocher de la dope ; pauvre incapable s’imaginant quitter son bourreau. Conneries. Foutaises s’émanant d’un esprit en vrac. En moins de deux, Demian avait propulsé le corps disloqué de Sid contre un mur. Il avait ricané. Le genre de mélodie s’apparentant au diable. Et la vidéo avait tourné. Sidney avait réalisé l’horreur de ses actes. Ce chantage odieux balancé à travers les images sur l’écran.
Pars et la vidéo se retrouvera chez les flics. C’est ce que Demian avait dit en riant ; clope masquée par cet air pervers sur son visage. S’il peut pas décrocher du dealer ; il va crever. C’est cette idée qui empiète sur le reste. A présent, Sidney ne réfléchit plus. Il est persuadé que la mort est son seul secours. La mort pour ne plus rien ressentir. Il a envie de sentir son corps chuter de vingt étages. Même corps qui finira en morceaux sur le sol enneigé par l’hiver. Des flocons continuent même de tomber d'ailleurs. Ils s’écrasent contre le visage du type. Ils s’écrasent sur ses fringues dégueulasses. Ses mains tremblent.
T’es qu’un lâche. Sa conscience vient lui dicter son avis. Elle a raison. C’est qu’un pauvre lâche. Qu’un camé vivant de deal pour aider sa petite soeur.
Rory. Le visage de la cadette apparaît. Petite poupée de porcelaine qu’il aime plus que sa propre vie. Il se dit que sans la présence d’un monstre comme lui ; elle sera mieux. Il n’en sait rien au fond. Son coeur bat vite. Paraît que c’est normal avant la mort. Paraît que chaque personne se sent étrangement lucide avant de crever. C’est le cas de Sidney. Il sait que sa vie ne mènera plus à rien. Il sait que son enfance désabusée a fini par causer sa perte. Il sait que la drogue, ce sera tout le temps son unique solution. Il sait qu’en sautant dans le vide ; il se sentira enfin libre. Les mains dans les poches de sa veste. Il s’approche un peu plus. Ses pieds sont de plus en plus suspendus à un fil. Y a aucun filet de sécurité pour le rattraper. Il tremble. Il aurait presque envie de chialer comme une fillette. Le bruit des bagnoles en bas parvient à ses oreilles. Y a des passants. Des gens qui se doutent pas du drame qui se joue plus haut. Y a ces gosses. Y a ces femmes. Y a ces hommes.
Vous savez pas la chance que vous avez d’être heureux. Le bonheur. Putain de notion dont il ne connait même pas la définition. Il sait que le moment va bientôt arriver. Il sait que ça approche. La mort va venir le happer. Putain que ça le fait rêver de mourir et de plus souffrir. Mais un claquement remet tout en cause. La porte désaffectée au loin. Une brune s’avançant dans l’ombre.
Sienna. Sa meilleure amie. La nana qui est venue dans sa vie comme une grande claque. La seule âme presque aussi désabusée que la sienne. Une rencontre au hasard d’un bar. Les deux à fumer. Les deux à boire. Elle le connait par coeur. Lui aussi. Il connait ses faiblesses. Elle expérimente les siennes parfois. Ils se disent tout et parfois rien. Ils peuvent rester des heures étendus sur un pieu avec le silence pour seul guide. Ils boivent. Ils fument. Ils consomment parfois. Il voudrait lui dire à Sienna, que c’est sa bouée de sauvetage. Il voudrait lui dire que parfois, il se sent assez fort pour tout arrêter. Pour elle. Pour Rory. Mais Sid, c’est pas un doué des mots. C’est le genre de mec qui insulte pour pas cracher de la tendresse. Mais Sienna, il l’aime. Il l’aime pas comme une amoureuse. Il l’aime comme une âme-soeur amicale. Comme sa personne. Comme sa moitié. Comme celle qui le complète avec ses défauts et ses qualités. Sienna, c’est lui en mec. Sienna c’est celle qui débarque le regard effaré par la scène se jouant sous ses yeux. Elle dit rien. Elle se contente d’avancer.
Dégages Sienna. Barres-toi putain. Viens pas me secourir. Mais Sid se la ferme. Il regarde droit devant. Il veut pas l’observer. Il veut pas faiblir devant son regard ébène bon à damner n’importe quel saint sur cette terre. Pourtant, la brune se stoppe pas. Pire encore. Elle grimpe aussi sur le rebord du toit.
Putain. Il serre ses dents. Il veut qu’elle parte. Maintenant. Pour toujours.
Va t’en avant que je t’entraîne dans les ténèbres. Elle semble fébrile mais recule pas. Elle soupire. La colère inonde ses traits fins. Son visage se redresse à l’encontre de Sid. Mais il est trop lâche pour la fixer.
« Et maintenant du con ? Tu vas sauter ? Tu vas m’entraîner avec toi ? Tu sais que si tu sautes, je te suivrais. Tu sais que si tu te tues, ça va me tuer aussi. Si tu m’aimes un temps soit peu, tu vas reculer. Tu vas pas te tuer. T’es qu’un pauvre abruti pour croire que crever ça va tout arranger. Tu penses qu’à ta gueule Sid. » Elle a raison. Il veut pas qu’elle crève. Il veut pas qu’elle fasse comme lui. Il rêve d’être seul. De remonter le temps. De sceller la poignée de cette porte pour qu’elle ne débarque pas.
Sid, t’es tellement lâche que même te tuer c’est difficile pour toi. Conscience abrupte débarquant au galop. Les larmes coulent. Putain. Le mec se met à chialer comme un gosse de cinq ans. Il chiale à s’en faire brûler les rétines. C’est qu’une merde. C’est ce qu’il pense. Sid place ses mains derrière sa caboche. Il a l’impression que des voix viennent l’éreinter un peu plus. Ils ordonnent à Sid de céder. Ils ordonnent à le type de se tuer. Ils veulent l’achever. Il expire. Sa respiration est haletante. Il soupire. Il pleure encore. Sienna le voit. Il l’observe.
« Tu vas pas sauter. Tu sais que tu peux pas abandonner Rory. Tu veux que tes parents gagnent ? Tu veux que ta salope de mère se dise qu’elle a bien fait de pas t’aimer ? Tu veux que ton père, ce mécano alcoolique ricane sur ta tombe ? Sid, tu vas pas crever. » Sid fulmine. Il veut pas entendre parler de cette mère traînée sur les bords. Une mère bonne qu’à écarter les cuisses pour se prendre des coups de trique. Il veut pas entendre parler de ce père. Un père bon qu’à boire une vodka dégueulasse et à frapper sur la gueule de Sid. Il veut pas entendre parler de ses parents. Il a jamais considéré ces gens là comme tel. Il soupire. Il s’avance plus encore. Il penche. Il tremble. Putain de bordel.
« Ils veulent me tuer. J'dois mourir. Ils disent que ça va me sauver. Tu comprends rien. Tu les entends pas. Putain Sienna, ça s’arrête plus. » Les seules paroles qu’il s’autorise à prononcer. Une voix tremblante. Un souffle court. Il crève de l’intérieur. C’est quand que ça va s’arrêter ?
Jamais Sid. Jamais. Sienna comprend pas. Elle réalise qu’il divague totalement. Alors elle se met à hurler de toutes ses forces. Ses cordes vocales se fatiguant. Elle hurle à ces voix dont il parle de dégager. Elle hurle qu’il est libre. Elle hurle pour que Sid se réveille. Les minutes passent. Et finalement, le réveil.
Brutal. Il sent ses yeux brûler. Il sent son coeur se cramer d’une douleur terrible. Et il recule. Il descend et retrouve la terre ferme. Il attrape la main de Sienna pour qu’elle en fasse autant. De sa taille, il surplombe la brune. Il sent des larmes couler. Et il chute au sol. Comme la merde qu’il incarne. Il tremble encore. Il est plus lui-même. Sans un mot, Sienna va se placer derrière lui. Ses bras entourent ses épaules et son corps. Elle dépose sa tête sur son épaule. Elle soupire de soulagement. Elle le sert aussi fort que possible comme pour apaiser sa douleur. Ils restent ainsi sans un mot. Ils restent silencieux.
Sienna tu viens de me sauver. Sienna, t’es de l’or à mes yeux. Sienna, m’abandonnes jamais. Au lieu de prononcer ça, il sanglote comme un gosse. Parce que Sid, c’est qu’un gamin qui s’est pas vu grandir. C’est qu’un pauvre type qui sauvera jamais son âme.
{ i don't know what we're doing
i don't know what we've done }LYRICS ★ DAUGHTER-----------------
16h25 — salle d’interrogatoire numéro 5.
« Déclinez votre identité. »« Sidney Lennox Lynch. 24 ans. Dealer et camé à plein temps ça compte comme métier ? »« Dites-moi de quoi vous vous accusez au juste. »« J’ai violé une fille. Rosa Carlton. Retrouvez-là, elle en attestera. J’ai une vidéo en guise de preuve. J’ai perdu pied. Une crise de manque. J’ai pété les plombs. J’ai pas réalisé putain. J’étais torturé. Brisé. Baisé par la dope. C’est cette pauvre fille qui a payé les frais de mes conneries. »« Pourquoi venir maintenant ? »« Pourquoi pas ? J’veux m’en sortir. J’veux vraiment m’en sortir. J’veux plus être ce camé. J’veux décrocher. J’veux qu’il paye. »« Qui, il ? »« Demian Redkins. Le propriétaire du club de strip-tease de la ville. J’étais qu’un adolescent paumé quand il m’a trouvé. J’étais une petite racaille comme certains disent. J’volais. J’fumais trop. J’faisais peur aux vieilles dans la rue. J’fais n’importe quoi pour attirer l’attention. J’ai fini par capter la sienne, un soir. Il m’a proposé des deals. Des petits pour commencer, puis des plus gros. Vous savez, c’le genre de mec qui fait du mal à tout le monde. Il brutalise les filles du club. Y a des trucs pas légaux qui s’passent derrière les murs. Personne voit rien. Parce que c’type, il s’en sort tout le temps. Vous trouvez ça normal ? J’veux dire, vous êtes flic. Vous voulez que ça continue ? »« C’est pas si facile de faire tomber un homme de sa trempe. Son nom a parcouru nos dossiers à bien des reprises. Il est assez malin pour jamais tomber. »« J’peux vous aider à le coincer. »« Et comment ? »« Aidez-moi. Faites moi entrer en cure de désintoxication pour commencer. J’veux décrocher de la dope. Faites ça pour moi. Et après je ferais tout ce que vous voulez pour le faire tomber. J’veux qu’il crève au fond d’une cellule. J’veux qu’il goûte à la misère. »Proposer un deal du genre à un flic.
Tu pensais à quoi Sid ? Le pire, c’est que ça a marché. Il est là. Dans une allée fleurie. Il avance entouré de deux hommes. Il marche lentement. Sa dernière clope se consumant contre ses lèvres. La cendre laisse une trace visible sur le bitume. Le procureur accepta la requête du camé. Le sauver de la drogue pour l’envoyer dans la gueule du loup ensuite. Indic de la police. Quelle issue pour ce gamin de la rue. Il s’en fiche. Le vengeance devient son impératrice. Il se retrouve face à l’établissement. Le meilleur centre de désintoxication de la ville. Ici camés se côtoient et espèrent s’en sortir. C’est le cas de Sid. Il veut réussir à combattre ses démons. Il veut virer les traces sur ses bras. Sans parler des traces sur son coeur. Des traces comparables à une lame d’un rasoir. Il ose plus avancer. Il se stoppe.
Fais pas demi-tour pauvre con. Il soupire. L’un des agents, celui de l’interrogatoire lui file une tape sur l’épaule. Marque de sympathie. Offrande d’une dose de courage. Il marche à nouveau. Il entre avec les deux agents. Son sauveur décline son identité à l’infirmière d’accueil. Cette dernière griffonne quelques notes sur un dossier beige. C’est là que son aventure avec les flics se terminent. Il se retrouve seul face à la femme vêtue de blanc. Elle lui offre un sourire rassurant. Mais rien sera assez fort pour le rassurer. Il finit par la suivre. Elle reste silencieuse - comme lui en réalité. Sid détaille le corridor sans fin. Son regard fixe les murs immaculés. Quelques peintures y trônent. Il soupire. C’est ta nouvelle prison dorée Sid.
« Voici votre chambre, pour l’instant vous n’êtes autorisé qu’à sortir dans les couloirs et les lieux de vie. Le petit-déjeuner est servi à 8h tapante. Le midi, les repas se prennent en collectivité. Le soir, vous pouvez décider de dîner dans votre chambre à partir de 19h. Une fouille de vos affaires va être effectuée. Simple question de sécurité. Un psychologue va venir vous voir. Vous ne quittez pas l’intérieur de l’établissement avant trois semaines. Après ce délai, quelques ballades dans le parc seront autorisées. » Une liste de consignes. De règles. Sid a l’impression de se trouver dans un mauvais rêve. Il voulait sa liberté, il obtient un autre poids dans sa vie. Mais le type veut tenir bon. Il sait qu’au bout d’un tunnel, y a la vraie liberté. Celle qui lui offrira un second départ. Celle qui lui permettra de boucler un chapitre trop longtemps ouvert. Telle une plaie béante et ensanglantée. L’infirmière sourit. Comme si un sourire pouvait être suffisant. Sid reste debout. Prostré devant la petite fenêtre. Dans le parc ; y a deux patients. Ils semblaient rire ensemble.
Ça fait combien de temps que tu as pas ris Sid ? Trop longtemps. Il ne bouge pas. Sa silhouette se détourne quand la porte se referme. Il se retrouve seul. Comme souvent. Alors il s’assoit. Il attrape le stylo présent sur le bureau. Une feuille glissant sous son regard. Il écrit une lettre. Des mots claqués sur l’immaculé du papier. Il écrit à Rory pour lui dire tout ce qu’il a sur le coeur.
Rory,
Quand tu liras cette lettre, tu vas sans doute tomber de haut. T’sais, j’ai vraiment voulu être le frère parfait. J’voulais te faire plaisir. J’voulais être à la hauteur parce que tu es tout pour moi. Mais en quittant notre appartement, tout s’est pas si bien passé que ça. J’te racontais que j’bossais à droite et à gauche. J’bossais pas comme serveur ; encore moins comme barman. J’suis tombé dans la drogue. T’sais, j’voulais vraiment m’en sortir. J’voulais pas mais c’est arrivé comme ça. J’me suis retrouvé une seringue à la main. Et je me suis piqué. Ça faisait mal l’espace d’une seconde et après j’étais loin. J’oubliais les coups de sang de notre père. J’oubliais que m’man était une traînée. J’voulais tout oublier. J’suis devenu accro comme d’autres tombent amoureux. C’pas trop la même sensation. Sauf qu’au final, tu souffres dans les deux cas. J’ai souffert putain. Si tu savais Rory. J’ai fais des choses atroces. T’me détesterais sans doute. J’veux pas que tu me détestes. Alors j’me suis décidé à arrêter. J’viens d’entrer en désintoxication. T’me fais confiance ? S’t’plaît. J’vais guérir. Quand j’sortirais, t’viendras vivre avec moi. T’pourras venir ici aussi me voir s’tu veux. T’sais. J’voulais pas te mentir. J’voulais simplement conserver l’image d’un frère parfait. Tu le méritais bien. J’me sens misérable. J’me sens mort de l’intérieur. J’veux vivre Rory. J’veux vraiment vivre. J’sais aussi qu’on s’en sortira. J’veux que tu me promettes de continuer à être telle que tu es. J’veux que tu penses à moi parfois en souriant. J’veux pouvoir sortir d’ici en pleine forme et botter le cul des mecs qui t’approcheront de trop près. J’suis pas doué avec les mots. J’t’aime, okay ?
Sid.
{ tu connaîtras les nuits
fauves je te le promets }LYRICS ★ FAUVE-----------------
Le club de strip-teaseuse paraît bien calme. Pas un bruit. Hormis les verres qui claquent les uns contre les autres. Les serveurs s’affairent. Les filles se préparent. Et Sid, lui, reste collé au mur. Il observe avec attention la grande salle. Des néons illuminant l’endroit lugubre. Demian est là. Au loin. Téléphone tenu par ses phalanges viriles. Ce dernier semble énervé. Une conversation qui n’en finit pas. Le brun tire sur sa clope en attendant. Nicotine bouffant sa gorge. Déposant ce goût âpre sur sa bouche. Son regard reste froid. Une maîtrise de lui dont il ne soupçonnait même plus l’existence. Une musique de fond qui tambourine au creux de ses oreilles. Une minute. Deux. Et finalement Demian arrive à sa hauteur. Il fixe ses employés et fait face à Sid. Ce dernier toussote. Crache la fumée. Aspire ce poison goudronné.
« J’vais monter à l’étage. Fais en sorte que Dashawn monte. J’vais m’en occuper. » Un regard lubrique. Un ton insolent. Le dealer se met à ricaner en voyant les attentions du mécano. Un simple haussement de tête. Lynch se dérobe à l’homme. Cette mascarade lui extirpe une envie nauséeuse. Sa main se serre sur la rampe d’escaliers. Il monte. Lentement. Comme s’il marche sur des œufs. Comme s’il se rendait sur le planton d’exécution. Arrivé à l’étage, un soupire s’insuffle. Il marche encore. Il entre finalement dans cette chambre miteuse. Un lit dans un coin. Une lumière à moitié tamisé. Et ce fauteuil en velours non loin de là. Il y prend place. Nouveau bâton de nicotine se gravant à ses lèvres. Sidney patiente. Sidney crève d’un flot de sentiments. La colère. La vengeance. La rage inexprimée. Cette tendresse effrayante. Et la porte s’ouvre. Fine silhouette entrant. Cheveux ébène brouillonne et relevée vers l’arrière. Regard azuré réveillant les envies les plus secrètes du type. Il la regarde. Il la bouffe des yeux. Elle est lasse. Ereintée. Son corps est désabusé et souillé par les mains salaces des clients. Elle accepte et baise. Elle accepte et encaisse. Elle accepte et meurt de l’intérieur. Si Skye prône une indifférence totale, lui n’est pas dupe. Ce n’est qu’une pauvre gamine. Une pauvre enfant happée trop tôt par la rue et sa misère. Petite poupée de porcelaine cherchant une échappatoire. Petite poupée qu’on tord. Qu’on malmène. Qu’on détruit.
Pourquoi tu tolères ça Skye ? Il est rongé par la colère. Il voudrait la sauver. Il voudrait lui faire découvrir la fin du tunnel. Petite âme abusée ayant captée la sienne au détour d’une ruelle. Il avait suffit d’un regard. Elle le prenant de haut. Lui comprenant qu’il était foutu. Accroc. Dépendant à cette poupée. Dépendant à son odeur sucrée. A ses mots assassins. Dépendant à cette insolence masquant ses faiblesses. Sidney n’était qu’un pauvre idiot. Ayant décroché de la dope, retrouvant une nouvelle addiction :
Skye. Encore et toujours ce même prénom. Ce dégoût en imaginant Demian la toucher. Cette rage en la voyant trémousser des hanches sur scène. Et cette tendresse en la voyant - un brin apeurée. Elle ne bouge pas. Elle attend. Mains croisées contre sa poitrine délicate. Lui continue de tirer sur sa clope. Pas un mot ne résonne. Il se contente de la reluquer. De bas en haut. De haut en bas. Il détaille cette peau claire. Il observe ces courbes charnelles. Il envie ses lèvres rien que pour s’imaginer les toucher. La cendre tombe contre le sol.
« Tu voulais me baiser ? Alors vas y. » Qu’elle finit par cracher. Ton autoritaire. Regard clamant le contraire. Elle recule. Elle tombe assise sur le lit. Son dos se creuse. Son buste s’offre à l’homme. Silence, encore. Il ne bouge pas.
Tu m’énerves quand t’es vulgaire. Mais il lui dira pas. Au lieu de ça, un long échange visuel débute. Une sorte de combat. Elle ne veut pas perdre. Lui ne veut pas la perdre. Sidney continue de tirer sur sa clope. La fumée déposant une senteur amère dans la pièce. Ses phalanges triturant le bâtonnet blanc. Tête déposée contre le fauteuil. Sourire en coin. Comme à chaque fois. Rictus que la brune voudrait voir brûler en enfer. Au même titre qu’elle voudrait l’envoyer - lui - au milieu des ombres sataniques.
Seulement si tu viens avec moi, Skye. Après de longues minutes, Sid’ se relève. Un pas. Deux. Trois. Et quelques autres. Mains dans les poches de son jean. Il s’assoit alors. A quelques centimètres de la brune. Cette dernière pense le moment enfin venu. Mais rien ne se passe. Il se contente de rester là. Tête baissée vers le parquet. Phalanges s’accrochant à la couverture. Skye perd patience. Sa respiration se fait plus vive. L’énervement aussi. Sa cage thoracique devient un tambour ne cessant de s’animer. Ses yeux crient sa haine. Ses mains tremblent. Dualité entre ce qu’elle est et ce qu’elle voudrait être. Enfant innocente aux oubliettes, traînée apparente sous les projecteurs. Il relève son regard. Il l’observe. Sa langue passe sur sa bouche. Elle happe le goût répugnant de la nicotine froide. Le silence devient roi. L’échiquier de leurs vies. La reine cherchant à gagner. Le pauvre cavalier voulant la sauver. Il incline sa tête. Son index effleure la peau laiteuse de la brunette. Elle se crispe et recule. Tendresse tu es mon ennemie que ses lèvres voudraient cracher.
« C’quoi ton problème ? T’es pas capable de me la mettre ? T’arrives pas à bander mon pauvre ? » Vulgarité, encore. Il ne perd pas son sourire. Il ne lui fera pas ce plaisir. Les réactions de la jeune femme deviennent une habitude. Il se revoit des années en arrière. Il se revoit à errer dans les rues pour un rail de coke. Il s’entend encore injurier les passants pour se sentir puissant. Il revoit sa trique déclenchée par la violence et le goût du sang. Il sent encore l’odeur des clopes cramant sa gorge quand il cherchait à faire le caïd. Il détaille encore ses grimaces sataniques face à ses victimes. Sid le fantôme revenu à la vie. Sid ce héros baisé par la vie cherchant à sauver celle de la brune. Sid cet idiot incompris et invisible face à ce regard azuré. Pourtant, Lynch ne dit rien. Il se contente encore de l’observer. Comme un mec sombrant pour une inconnue. Comme un mec cherchant à capter son âme. Comme un pauvre con face à son bourreau.
Skye, c’est ce que tu es ? Bourreau de son coeur. Bourreau de ce désir bouffant son bas ventre. C’était ça l’amour ? Avoir la sensation de vivre à mille à l’heure et finalement faire du surplace ? Foutaises. Skye perd patience. Elle se lève et commence à ôter son haut. Le pas de trop. Aussitôt, il se lève. Il attrape son poignet et l’en empêche.
« J’vais pas te baiser. » Paroles éphémères disparaissant bien vite dans la brume. Il redescend le haut de la demoiselle. Un soupire colérique quitte cette fois-ci sa bouche. Tout ça ne rime à rien. Un pas en arrière. Une main dans ses cheveux en bataille.
Pars Skye. Dégages. N’abîmes pas plus mes pensées. Va t’en. Maintenant. Mais n’oublies pas de revenir. Un peu. Rien que pour moi. Paroles œuvrant dans son esprit. La strip-teaseuse se braque encore. Alors, il se rapproche. Alors il passe une main dans sa chevelure. Même main dérapant contre sa joue. Tendresse en haut de l’affiche. Il sourit en coin. Triste habitude. La brune balaye ce geste d’un revers violent.
« T’es vraiment qu’un pauvre taré. » Ses dents grincent. Il reste statique. Il la regarde sortir de la pièce. La porte claque. Et son sourire reste intact.
Sombre con.
{ there's something inside
you it's hard to explain }LYRICS ★ KAVINSKY-----------------
Sid est au bar. Ça fait quelques minutes. Putain qu’il en a marre de cet endroit. Il a la sensation de revoir les images passées. Lui pauvre adolescent égaré face au bourreau. Le petit agneau blessé se faisant bouffer par le loup. Mais l’agneau a bien changé. C’est plus un camé. Il a décroché. Difficilement mais il a réussi. Il est devenu un mécano respecté dans la profession. Passant ses journées au garage ; débarquant ici la nuit. Une double vie. Un type au service des flics. Tout ça pour faire tomber Demian. Un quotidien compliqué à gérer. Sa soeur vivant avec lui. Petite princesse à protéger. Il lui avait fait la promesse de la sauver. C’est chose faite. Ils vivent pas la grande vie. Mais ils vivent ensemble. Rory cesse pas de lui répéter que c’est l’essentiel après tout. Et y a Sienna. Sa meilleure amie. Sa sauveuse. Celle sans qui, Sid serait pas là. Elle vient souvent à l’appartement. Squatter une nuit. Squatter une semaine. Sid s’en fiche. Pour elle, sa porte sera à chaque fois ouverte. Entre eux c’est la passion à tous les étages. Ils couchent ensemble parfois. C’était souvent le cas à l’époque. Mais surtout, ils se possèdent mutuellement. Elle ne supporte pas de le voir malheureux ; accro à une autre. Et lui ne supporte pas de la voir se comporter en traînée. Un soir, ils se disputent. Ils se détestent. Et le lendemain, elle vient se loger dans ses bras avec un vague désolé sifflé entre ses dents. Depuis peu, les relations sont plus tendues. Depuis Skye en fait. Skye.
Putain Skye, tu me hantes. Matin. Midi. Soir. Putain de rituel que de penser à elle. La poupée désabusée qui hante l’ancien camé. Le tableau de base d’un drame à venir. Il est tombé accro si facilement. Des regards qui disaient beaucoup. Ses yeux bleus happant tout son désir. Sa voix parfois cassée quand elle s’énervait contre lui. Même ça il l’acceptait. Parce que c’était le genre de nanas qui le faisait craquer. Insolente, farouche, délurée parfois, brisée et surtout qu’une pauvre gamine qui avait dû grandir trop vite. Une mini-Sienna comme il disait souvent en riant. Ça faisait moins rire la mexicaine. Elle avait vite comprit ce qui se tramait. C’était y a une semaine. Lui devant le club à allumer la clope de Skye. Un sourire sur les lèvres. Le sourire qui disait,
Hey Skye, je suis prêt à t’offrir mon coeur, évites de le piétiner. Sienna était restée en retrait. Poings serrés. Elle avait pesté une insulte dans sa langue maternelle. Partant finalement, sans prendre la peine d’approcher. A son retour à l’appartement, Sid avait subi les foudres de la brune enragée.
C’est qui cette putain de fille ? Sid me dis pas que tu tombes amoureux ? Tu m’as jamais souris comme ça. Tu m’as jamais regardée comme ça. Putain Sid, cette nana te fera sombrer. C’est ce que tu veux hein. T’aimes souffrir. T’es qu’un putain de masochiste. Va te faire foutre cabron. Un discours si vif qu’il avait rien pu répondre. La brune avait claqué la porte de son appartement. Elle alla s’égarer dans des draps compatissants. Le lendemain, elle revenait comme si cette parenthèse n’avait guère eu lieu. Sid est maintenant pris entre deux feux. Celui à gauche ; sa meilleure amie. Celui à droite ; celle qu’il désire plus que tout. Il veut en perdre aucune. Il veut pas choisir. Même sans la drogue ; même sans la violence, son monde peut encore s’écrouler. Il tapote ses phalanges sur le comptoir. Demian est absent. Un deal important loin d’ici. Il observe les filles. Parfois, il crève de jalousie rien qu’en voyant débarquer Skye à moitié nue. Il voudrait la tirer de là. Il voudrait lui ordonner de cesser ce manège salace. Il aimerait putain qu’elle arrête. Mais c’est un électron libre. Rien ne la stoppera. Peut-être la mort. Ouais.
Et si tu crevais Skye hein ? Je deviendrais quoi ? Un fantôme. Il s’apprête à tourner les talons. Mais son regard est vite surpris en voyant Sienna au loin. Outrageuse comme souvent. Merde. Non. Stop. Elle porte une robe qui lui va à merveille. Ses longues jambes fièrement exposées. Elle se sent encore plus forte. Il le sait. Tous les types se retournent sur elle. Sid fulmine. Il crèverait bien leurs yeux, un à un. Quand elle arrive à sa hauteur, elle pose ses mains contre son torse. Elle sourit à la mode d’un carnassier.
Sienna, tu veux m’achever ? Evidemment. Et y en a une autre prêt à le fusiller. C’est Skye qui entre sur scène. Elle se stoppe même une demi-seconde en réalisant ce qui se passe. Un regard noir vers Sid et le show commence.
Pourquoi tu me regardes comme ça Skye ? Pas le temps de réfléchir. Il reporte son attention sur la brune en face.
« Qu’est.que.tu.fiches.ici ? Putain Sienna. T’fais chier. T’sais. » Il serre les dents et prononce les paroles à voix basse. Il attrape même son bras pour l’amener sur le côté. Sienna fait exprès de sourire en exposant sa poitrine. Elle s’approche et vient même déposer un baiser sur ses lèvres. Aussitôt, Sid fixe vers Skye. Fort heureusement, elle ne l’a pas vu. Il soupire. Cette fille va avoir sa peau. La strip-teaseuse aussi. Tué par deux nanas enragées. Bravo Sid.
« Quoi ? T’es pas content de me voir chéri ? » Elle se fout de lui. C’est clair et net. Elle est en train de l’user là. Elle sait qu’il la trouve désirable. Elle sait aussi qu’il est en train de sombrer pour une autre. Et ça l’amuse de venir faire la traînée. Il aime pas ça Sid. Parce que Sienna c’est pas cette traînée là. Sienna c’est une fille bien. C’est une fille un peu éreintée par la vie. C’est une fille dans l’identité oscille entre Sienna et Lola. C’est cette fille qui a réussi à le sauver. C’est cette fille pour qui il irait conquérir le monde. C’est pas cette fille scandaleuse qui s’amuse à l’user. Il soupire. D’un signe de la tête, il lui fait comprendre de grimper à l’étage. Dans la pièce où ils se retrouvent quand elle vient ici. Il reste pantois quelques secondes. Et y a ce mec au bar qui croit que Sid va partir tirer son cou. Alors il soupire de plus belle.
« Faut l’excuser, c’ma cousine qui arrive du Mexique. Là-bas entre cousins, c’baisers sur la bouche obligatoires en guise de salut. Je te raconte même pas comment on se salue entre frères et soeurs... » Insinuation absurde. Il se marrerait bien. Mais il veut pas là. Présenter Sienna comme sa cousine. C’est devenu le rituel de sa vie ici.
« T’es qu’un pauvre con Sid. Y a quelques mois ça te dérangeait pas de me voir arriver par surprise. C’est quoi ton problème ? C’est cette pauvre conne hein. T’es raide dingue d’elle. Avoues le au moins cabron. Avoues allez. Tu crois qu’elle te voit ? Elle te voit pas. Elle se fout de toi. Et tu vois rien. Je te connais par coeur. Je sais que tu souffres en rentrant le soir à l’appart. Je sais que c’est à cause d’elle. Je t’ai vu sombrer une première fois. Je refuse que ça se reproduise. Je la tuerais de mes propres mains pour l’empêcher de te briser psychologiquement. » Sienna fulmine. Elle est encore plus énervée par l’impassibilité de Sid. Ce dernier est debout. Prostré devant la fenêtre. Clope retenue par ses deux lèvres. Ses mains apposées de part et d’autre du mur. Il oscille entre l’envie de la voir se casser. L’envie qu’elle se taise. Et celle de serrer contre son corps comme un gamin apeuré. Elle a raison. Il a décroché de l’héroïne pour mieux plonger. Sa nouvelle drogue c’est Skye. Il a jamais cru au mythe du coup de foudre ; encore maintenant ça lui file la nausée. Pourtant, il se sent différent quand la gamine est dans les parages. Il se sent bien. Comme euphorique. Quand Skye arrive, c’est son coeur qui s’emballe. Quand Skye part, c’est son coeur qui devient orphelin.
Putain, deviens pas romantique Sid. Il peut pas expliquer ses sentiments. Il sait simplement que c’est fort. Que c’est plus fort qu’une simple envie de la sauver. C’est pas comme ce qu’il ressent pour Sienna. C’est pas comparable. Sienna, c’est sa moitié. Skye c’est celle qu’il veut pour la suite. Mais il le dira pas. Ça cramerait ses lèvres de le dire. Il soupire. La fumée sort de ses narines. Il veut pas affronter l’ouragan derrière lui. Il en a assez. Sienna l’épuise. Elle le connait par coeur. Une amitié vieille de plusieurs années et elle connait tout de lui. Ses faiblesses. Ses forces. Ses moindres réactions. Il pue la transparence quant la mexicaine est dans les parages. Sa clope s’écrase contre le petit rebord de la fenêtre. Et il se retourne.
« T'la connais pas. T'sais rien d’elle Sienna. C’est facile de juger. En te rencontrant, si j’avais dû me focaliser sur la première impression, ça aurait été quoi ? Celle d’une pauvre fille bonne qu’à écarter les cuisses et à chauffer les mecs. Celle d’une fille bonne qu’à baiser pour échapper à la réalité de sa vie merdique. » Sienna le fixe. Presque surprise par la réaction de son meilleur ami. Il s’avance alors. Lentement. Il pensait vraiment ça. Il avait vraiment cru ça au début. Puis elle démontra le contraire. De fille d’un soir, elle devint essentielle à sa vie.
Alors gâches pas tout Sienna. Il pose ses deux mains contre les épaules dénudées de la belle. Elle veut reculer mais son étreinte devient plus forte.
« Je vais pas replonger. Je vais pas t’abandonner. T’comprends ? Sienna, t’es tout pour moi. T’sais qu’avec Rory, vous êtes mes deux raisons d’avancer. Arrêtes de faire ta chaudasse. Arrêtes de faire ta fille haineuse. Je t’abandonnerais pas. Tu me crois ? » Cette fois-ci, son ton est plus tendre. Il se penche pour déposer un baiser sur son front. Mais Sienna l’en empêche. Un regard noir encore. Putain. Il soupire et recule.
« Va t’faire Lynch. » Elle se casse comme ça. Enervée. Sans doute attendrie au fond par la dernière déclaration du mécano. Lui reste tel un con dans cette pièce.
Sienna, tu auras ma peau à cette allure.Sid soupire. Il baisse le regard. Une profonde inspiration. Sienna se casse à chaque fois que ça va pas dans son sens. Sienna baisse les armes et lui lance des bombes dans la gueule. Elle se soucie pas des conséquences. Une putain d’amitié obsessionnelle entre les deux. Une main s’écrase contre son visage. Il se donne du courage puis sort de la pièce. Et elle est là. Skye adossée au mur. Bras croisée au niveau de sa poitrine. Le second round de sa torture. Il la regarde. Son coeur s’emballe. Ses poings se crispent. Il dit rien. Il arque un sourcil face au regard quasi suspicieux de la belle. Me regardes pas comme ça Skye. Il pourrait se damner pour ses yeux bleus. Il a envie de sourire. Y a aucun motif à le faire pourtant. Mais rien que de la voir comme ça, ça lui donne envie. Elle est belle Skye. Sid est persuadée qu’elle pense le contraire. Mais putain qu’elle l’est. Putain qu’elle lui donne envie de s’approcher. De glisser une main dans sa chevelure. De l’embrasser au point d’en perdre la parole.
« Tu ramènes des prostituées dans ta chambre maintenant ? » Pourtant, cette parole ramène le mécano à la réalité. Elle a vu Sienna sortir. Ça crève les yeux. Pourquoi elle réagit comme ça ? Skye a jamais montré un seul signe de faiblesse pour lui. Elle est bonne qu’à lui crier dessus. A l’incendier dès que l’occasion se présente. A être ce couteau aiguisé qui se plante dans son coeur. Et lui, sombre con qui reste sans rien dire. Qui continue de sourire. Qui continue d’espérer qu’un jour, elle finira par le voir, vraiment.
« C’pas ce que tu crois. » Il a même pas envie de se justifier. Il lui dirait bien là que Sienna c’est que sa meilleure amie. Il lui dirait bien que c’est rien de romantique entre eux. Que c’est pas du cul à profusion. Il s’approcherait et replacerait une mèche de cheveux. Il lui soufflerait à l’oreille que depuis six mois, il voit qu’elle. Obsédé. Rongé par cette envie. Désespéré de rien représenter pour la strip-teaseuse. Au lieu de ça, il dit rien. Il la fixe. Il sent son coeur se crisper. Il a envie de gueuler. Il en a marre de cette mascarade.
Si tu savais Skye. Si tu savais combien de fois j’ai failli crever. Si tu savais comme Demian m’a achevé. Si tu savais comme j’ai l’impression de...le mot ne sortira pas.
T’aimer ? Putain, l’amour, c’est rien. C’est une connerie. Au diable l’amour. Au diable les sentiments. Et Skye bouscule tout. Ça tourbillonne. Et lui n’est qu’un pantin. Son pantin.
« J’m’en tape t’sais. T’fais ce que tu veux de ta queue. C’pas comme si tu représentais quoique ce soit. » Et elle se barre sans attendre. Il la regarde s’éloigner. Son coeur vient de stopper. Tues-moi Skye que la sensation sera la même. Il rage intérieurement. Son poing s’écrase contre le mur. Sienna malmenant son esprit ; Skye rongeant son coeur avec perfidie. Sid cavalier de l’une et fou de l’autre.
Skye reviens. Mais elle revient pas. Elle est partie. Elle sait faire que ça ; partir. Et l’agneau se retrouve abandonné.