nom(s) ✤ Ciriaco. prénom(s) ✤ Moira Carmen. âge ✤ 32 ans. date et lieu de naissance ✤ 11/03/1981, Philadelphie, Pennsylvanie.  profession/études ✤ Athlète de haut niveau, chômeuse à l'heure actuelle. statut civil ✤ Célibataire. orientation sexuelle ✤ Hétérosexuelle. traits de caractère ✤ indépendante ; déterminée ; rentre-dedans ; anxieuse ; control freak sur certains points ; excessivement sociable ; débrouillarde ; sarcastique ; désormais peu confiante en elle ; réfléchie ; fière. groupe ✤ Dunno don't cara. crédits ✤ Tumblr.

Tu t’appelles Moira. Un prénom court qui ne laisse pas de place aux surnoms. Tu te dis que c’est pas plus mal car au fond tu détestes ça. Ton second prénom, c’est Carmen. Le nom d’un opéra que ta mère chérissait. On te fait souvent la comparaison que tu juges idiote. / Tu ne vis que pour le sport. Le sprint en particulier. Tu cours encore et encore. Tu cours au point de parfois perdre la raison. Merci à ton père et à ta pauvre mère disparue. / Tu as vécu entourée de tes sœurs. Ton père a fini par s’y faire. Des tornades féministes qui détestaient la moindre remarque machiste. Moira, tu détestes les stéréotypes. Certains ont fini par l’apprendre trop tard. / Tu as un chien, Jasper. Un vieux cabot que tu as trouvé abandonné au coin d’une rue. Il a aboyé et tu as craqué. Ce que tu es peut être influençable parfois. Tu n'as pas hésité à l’adopter. Il est devenu ton chien depuis quelques années maintenant. Ton compagnon de vie comme tu te plais à le dire. / Tu as tout le temps refusé de tomber amoureuse. Tu étais trop concentrée sur ta carrière. Les compétitions, les interviews, les spots publicitaires. Tu étais devenue cette star aux yeux de beaucoup. Tu ne voyais que ça. Avant de le voir lui, Alessandro. Ce type qui a fini par te faire chavirer. Tu sais, comme dans ces comédies romantiques que tu as en horreur. Moira, si tu avais su la suite, tu l’aurais pas laissé s’approcher. / Le sida. Tu sais, cette maladie qui est venue te briser. Tu sais cette maladie que tu as attrapé sans plus jamais t’en défaire. T’es rongée par la nouvelle. Tu ne vois plus que ça. Tu ne penses plus que par la maladie. / Tu as quelques manies. Par exemple, tu aimes passer ton index dans tes cheveux bouclés. Tu bats des cils lorsque tu es nerveuse. Tu aimes la cuisine du monde. Les plats sucrés-salés, c'est ton pêché mignon. Tu parles peu quand tu es énervée. Tu ne sais pas pourquoi mais tu connais la plupart des titres d'un vieux groupe africain que ta grand-mère affectionnait. /  Tu adores entendre le rire d’un bambin. Tu ne sais pas pourquoi mais cela te fait rire aussi. Et c’est là que tu réalises que tu n’auras jamais d’enfant. Tu as le Sida Moira et aucun enfant ne mérite de l’avoir aussi. / Tu manges parfois n’importe comment. Tu ne te prends pas la tête avec ton poids. Même si ton coach maudit tous ces plats lourds et graisseux que tu manges souvent. / Tu as tout plaqué. Tu es venue t’exiler dans cette ville qu’est Minneapolis. Tu n'as pas réfléchi longtemps. Tu n’as pas pensé aux conséquences. Tu n’as pas pensé à ce tueur qui rôde. Tu pourrais être une de ses victimes. La encore cela ne t'as pas dissuadé de le faire. / Tu n’as pas encore trouvé d’appartement. Tu as élu domicile dans une chambre d’hôtel. Ce n’est pas ce qui y a de mieux. Mais au fond, tu n’en a pas grand chose à faire.

Tu cours. Des petites foulées qui se transforment en de grands pas. Tu sens ton souffle qui commence à s’intensifier. Tu sens ta peau qui devient plus chaude. Tu frôles de tes pieds le macadam de ce stade. Un stade que tu as fini par connaître par coeur. Il est devenu ta seconde maison. Le sport, c’est ta passion depuis que tu es enfant. Tu te souviens encore de ta mère qui commentait avec ferveur certains évènements sportifs. Tu revois encore ton père dont les yeux s’illuminaient à chaque victoire de son équipe favorite. Tu étais témoin muette de ces scènes. Tu as voulu être leur plus grand fierté. Et tu as réussi Moira. Tu te donnes à cent pour cent. Tu ne négliges rien dans ta carrière. Tu ne veux pas faire n’importe quoi. Tu as perdu ta mère et c’est la plus difficile des choses que tu as pu vivre. Tu ne veux pas qu’un autre drame toque à ta porte. Tu es souvent évasive. Tu es renfermée. Mais l’athlétisme te fait vivre. Tu cours le matin, l’après-midi et le soir. Tu aimes courir le soir. Quand les rues sont silencieuses, quand elles deviennent désertes, toi tu cours encore et toujours. Tu cours parce que tu pourrais passer ta vie à ce rythme là. Ton père surveille de près ta carrière. Depuis ce cambriolage qui a mal tourné, ton père est encore plus aux aguets. Il veut que tu surveilles ta santé. Il désire que tu te ménages. Mais toi, tu ne peux pas t’empêcher d’en faire qu’à ta tête. Tu n’épargnes rien à ton pauvre père. Ni les compétitions, ni les interviews, ni ta santé qui parfois se fragilise sans que tu ne comprennes pourquoi. Tu n’y fais pas attention de toute manière. Toi tu préfères te focaliser sur ta carrière. Comme à cette seconde précise où tu tournes autour de ce stade. Tu entends ton coach t’ordonner de courir plus vite. Il veut que tu t’améliores. Ce n’est pas comme cela que tu deviendras une championne qu’il dit avec hargne. Si tu t’écoutais, tu te stopperais et tu irais lui coller ton poing en plein visage. Tu ne supportes pas qu’on remette en cause ton travail. Tu détestes entendre des remarques sans sens. Tu te renfermes un peu plus Moira. Tu relèves la capuche de ton pullover. Tu serres les poings. Tu es encore plus concentrée qu’avant. Puis en arrivant à la hauteur de ton entraîneur, tu te contentes d’un regard irrité. Tu reprends la foulée et tu cours encore. Il veut que tu t’arrêtes, toi tu n’écoutes rien. Tu continues à courir pour lui démontrer ce que tu as dans le ventre. Tu es une battante, rien ne peut t’arrêter. Tu as cette force que beaucoup envient. Tu voudrais parfois avoir le droit de craquer et laisser un autre aspect de ta personnalité sortir. Mais au lieu de cela, tu continues de jouer les dures. Cette facette qui colle à ta peau depuis l’enfance, Moira. Tu atteindras ton but. Tu deviendras cette reine du sprint. Tu rêveras la nuit de voir ces foules vibrer avec toi à chaque fois que tu gagneras. Les médailles s’accumuleront autour de ton cou. Tu deviendras cette championne ayant sacrifié toute sa vie au profit de ce sport. Tu l’as fait depuis des années. Tu peux bien continuer encore un peu.



Tu ne croyais pas à l’amour Moira. Tu ne voulais pas rencontrer l’homme susceptible de changer ta vision des choses. Toi, tu restais focalisée sur le sport, ta carrière et uniquement cela. Tu te disais qu’une histoire d’amour ne ferait que remettre en cause ton parcours. Tu pensais que tu ne pourrais jamais aimer quelqu’un aussi fort que le sport. Puis tu as fini par ouvrir les yeux. Tu as croisé ce regard. Des yeux dont tu te souviens encore, en forme d’amande, couleur chocolat. Tu sortais Jasper à ce moment là. Trois aboiements de la part du cabot et tu entendais un couinement étrange. Tu as fini par te retourner et découvrir cet homme. Il paraissait apeuré par ce minuscule chien et toi tu avais ris. Alessandro qu’il t’avais dit à se présentant. Tu avais hoché de la tête en te présentant à ton tour. Puis vous finissiez assis tous les deux sur le palier. Un sol froid qui te glaçait la peau. Mais étrangement, tu t’en moquais Moira. Tu te sentais bien. Tu as commencé à parler avec lui. D’abord de ce chien, alors qu’il te faisait comprendre que ce n’était pas sa tasse de thé. Puis du sport, parce qu’il avait remarqué ta tenue enclin à un énième entraînement. Corps côte à côté, vous avez oublié le temps durant une petite demi-heure. Plus rien n’existait autour de toi Moira. Tu te rendais pas compte à quel point cela faisait longtemps. Tu avais réussi à te poser, à omettre la course effrénée qu’était ta vie. Il était drôle Alessandro, un brin machiste par moment, toi tu te contentais de le regarder. Ton sourire créant une demi-lune sur ton visage. Tu te demandais à quoi cela rimait. Tu n’avais pas envie de le quitter. Tu aurais pu rester assise à cet endroit durant des heures, rien que pour l’audace de le connaître un peu plus. Moira, qu’est ce qu’il avait bien pu te faire ? Tu aurais préféré par moment ne pas le savoir. Tu te fis rappeler à l’ordre par quelques aboiements. Jasper s’impatientait et toi tu t’es soumise au bon vouloir de ce cabot. Ce que tu pouvais l’aimer. Vous avez fini par vous relever. Vos mains se sont frôlées. Tu as ressenti un frisson. Le même que quand tu observais la foule t’acclamant après une victoire. C’était fou, Moira. C’était bon Moira. Tu aurais pu immortaliser ce moment pour qu’il ne cesse jamais. Tu étais devenue en quelques secondes ce totem de romantisme. Tu aurais pu te filer une remontée acide tant cela t’énervais. Tu avais quitté ce palier avec un dernier regard pour lui. Votre première rencontre n’étant que la base d’une relation qui allait t’amener dans les abysses de l’enfer. Mais tu le savais pas Moira. Sinon, tu aurais fuis. Tu aurais couru pour t’éloigner de lui.

Tu es devenue une autre, Moira. Tu avais décidé de t’offrir à Alessandro, pour le meilleur et le pire. De votre relation, tu ne peux penser qu’au pire. Tu te retrouves debout dans cette chambre. Et il dort encore. Votre couple ne ressemble plus à rien, tu le sais. Tu as mal au coeur de manière constante. Tu voudrais parfois remonter le temps et taire les drames qui sont venus te briser aussi. Tu voudrais lui dire de se réveiller et d’arrêter de n’être qu’un être distant et absent. Mais Moira, tu ne dis rien. Tu n’as plus la force de te battre contre un mur silencieux. Tu préfères opter pour la solution la plus simpliste. Tes doigts encerclent le cordon d’un gros sac. Tu as mis toutes tes affaires dedans. Tu as décidé de partir en ne laissant qu’une lettre. Quelques mots écrits à l’encre de Chine, comme si tu pouvais imaginer que cela suffirait. Tu observes le corps de ton fiancé une dernière fois. Tu as déposé cette bague étincelante sur la table de chevet. Tu ne peux pas la garder. Ce ne serait pas honnête, ni pour toi et encore moins pour lui. Il n’est plus le même, tu as fini par le comprendre à tes dépends. Tu as mal Moira. Tu es tombée amoureuse si facilement. Tu t’étais refusée à cette idée mais cet homme est venu tout chambouler. Tu voudrais parfois te traiter d’idiote mais tes lèvres se refusent à le dire. Tu es encore amoureuse. Tu n’as pas cessé de l’aimer. Tu continueras d’ailleurs de l’aimer. Tu le sais. Tu finis par quitter l’appartement. Tu ne veux pas le réveiller. Tu te refuses à l’affronter. C’est mieux ainsi. Tu veux t’en persuader. Mais des larmes viennent mouiller ta peau métissée. Tes yeux chocolats trahissent tes pensées. Tu viens de perdre ton autre raison d’avancer Moira. Tu ne pourras plus que te raccrocher au sport, maintenant.



Le Sida. Tu sais cette maladie qui fait honte à beaucoup. Tu en entendais parler aux informations. Tu voyais les images de ces enfants africains squelettiques se battant contre le virus. Tu te disais que c’était vraiment moche et que personne méritait de vivre cela. Si tu avais su Moira, qu’à ton tour, tu devrais te battre contre la maladie. Tu étais assise dans ce bureau. Un simple contrôle médical pour te permettre de poursuivre ta carrière sans encombre. Mais tu as vite compris Moira. Quand le médecin est entré, la mine grave, tu as su. Quelque chose clochait. Cette fatigue te mettant à terre, cette fièvre qui brûlait ta peau sans parler de ces céphalées à répétition. Tu as voulu ignorer les symptômes. Tu as comme à chaque voulu te persuader que tout allait bien. Ta vie partait dans tous les sens depuis que tu avais quitté Alessandro. Tu essayais de ne pas penser à celui-ci. Tu voulais faire croire au monde que tes sentiments n’existaient plus. Tout comme tu voulais te persuader que ta santé ne te lâchait pas à son tour. Le médecin n’a pas pris de pincette pour te dire la vérité. Votre analyse sanguine a révélé la présence du VIH mademoiselle, qu’il avait dit en te regardant dans les yeux. Sur le moment, tu n’as pas vraiment réalisé Moira. Tu as simplement gardé cette mine impassible. Ta peau métissée renforcée par la noirceur de tes yeux en amandes. Tu as cherché à garder les apparences sauves. Intérieurement, tu étais déjà morte. C’est comme si ce médecin venait te planter un scalpel en plein coeur. Tu n’as rien dis. Lui, de son côté, commençait à évoquer les traitements, la trithérapie, les conséquences physiques et psychologiques à venir. Tu l’as écouté avec toute l’innocence possible. Quand il termina son discours, tu n’as rien dis. Tu t’es levée en lui adressant un signe de la tête. Il paraissait perplexe quant à ton attitude. Toi, tu commençais à manquer de souffle. Sans réfléchir, tu as quitté son bureau à toute vitesse. Tu as couru Moira. Tu ne trouves pas ça ironique ? Tu as couru comme à chaque fois dans ce long couloir. Tu as fini par quitter l’hôpital. En te retrouvant dans le parc, tu es allée te réfugier derrière ce grand chêne. Et tes tripes se sont retournées. Tu as vomi à un tel point que ton estomac brûlait. Tu te sentais souillée. Tu avais la sensation que ton existence prenait un tournant incontrôlable. Tu n’aimais pas l’inconnu Moira. Et pourtant ta vie devenait une valeur que tu ne pourrais plus dompter.

Tu es assise dans ce train. Tu as une grosse valise à tes pieds. Toute ta vie résumée en un paquetage. Tu rirais presque de la situation. Mais tu as perdu le goût de l’humour. Tu as vu ton rire qu’Alessandro aimait tant disparaître au profit d’une tristesse prononcée. Tu n’es plus la même Moira. Tu es contaminée par la maladie. Tu devrais faire en sorte de te préserver mais tu ne le fais pas. Tu continues de t’entraîner comme une acharnée. Tu cours à chaque fois un peu plus. Tu ignores les inquiétudes de ton pauvre père qui voit tes joues se creuser. Tu préfères maudire ton entraîneur quand il te dit que tu te fatigues plus rapidement. Moira, tu fais la bêtise de ta vie. Peut-être autant que celle que tu accomplis à cette seconde précise. Un train en direction de Minneapolis. Il n’a suffit que de quelques coups de fil pour que tu retrouves la trace de ton ancien fiancé. Tu ne sais pas réellement pourquoi tu pars dans cette ville. Tu as même peur de te retrouver face à lui. Mais tu te dis que tu dois être honnête. Parler de ta maladie avec celui que tu aimes encore. C’est comme te tirer une balle en pleine tête Moira. Tu poses ta main contre la vitre. Une fine couche de buée s’y est formée. De ton index, tu dessines une forme inconnue. Tu observes le paysage. Tu te dis que tu fais une erreur mais tu continues d’y croire. Tu te persuades presque que c’est la bonne chose à faire. Mais tu continues d’avoir mal partout. Tu ne peux pas arrêter de penser à la réaction à venir du méditerranéen. Tu te dis qu’il va t’ignorer. Il a sans doute fini par refaire sa vie. Toi tu as fais du surplace alors que tes jambes ne cessaient d’enjamber le stade à grande foulée. Ta vie est une ironie à part entière Moira, tu devrais le comprendre maintenant.

pseudo/prénom ✤ Spleen. âge ✤ 20 ans. où avez-vous connu le forum ? ✤ Sur le top-site obsession. vous le trouvez comment ? ✤ Très bien réalisé o/  un dernier commentaire ✤ //