Ce type devait se moquer de lui, vraiment. Voilà maintenant plusieurs minutes qu'il essayait de se justifier sur le pourquoi lui et son abrutit de coéquipier avaient perdus le chargement d'arme qui lui venait tout droit d'Angleterre. Le particulier qui avait fait le commande allait le tuer, ça ne faisait aucun doute. « Les flics avaient l'info Léo, ils ont interceptés le chargement, on a fait profil bas et on s'est échapper comme on a pu, on pouvait rien faire. » Heureusement que le trafiquant ne fait pas d’hypertension, parce qu'il aurait probablement déjà fait un infarctus. Il venait de perdre un chargement complet, 300 pièces, 300 armes qui lui avaient coûtés un bras. « Bande d'incapable ! C'est dingue ça ! Au moindre petit uniforme vous vous faîtes dessus ?! » Oui, il hurlait, ce qui était plutôt rare chez Léo DeLucas, enfin, ça avait été bien rare. « Ils étaient plus d'une dizaine... » « Ferme là ! » Lui ordonna-t-il, projetant en même temps une petite statuette qui était posée sur son bureau sur son homme. Léo serra les mâchoires, si l'autre continuait à parler, il y aurait probablement un meurtre sous peu. Et il le comprit vite, il arrêta de parler. Si il avait été une petite sourie, il se serait probablement caché dans un petit trou. Et pourtant, Léo n'a pas toujours été comme ça, loin de là. Il n'y a pas si longtemps, il était doux comme un agneau, quand il voyait encore sa vie d'une façon un peu plus positive. Il a perdu tout contact avec sa petite sœur depuis longtemps, bah oui, une fois qu'on apprend que son frère revend des armes, c'est plutôt dur à digérer. Et la fille qu'il aime ne souhaite pas de relation à proprement parler, et ça, il ne l'a toujours pas accepté. Il imaginait toute sa vie avec elle, le futur était prometteur pour les deux journalistes. Mais depuis qu'on l'a soupçonné de meurtre, depuis ce jour où il s'est retrouver enfermé avec  Eleanor et les deux autres, les choses se sont cruellement compliquées.  Alors il a décidé de partir, loin de Lea, pour lui éviter à la fois des ennuis et une présence qu'elle ne souhaitait pas. Léo s'est toujours trouvé bien trop sentimentale, et tout ça se retournait contre lui, il l'aura chercher comme on dit, tomber amoureux de sa meilleure amie n'était pas un si bon choix finalement.
Léo leva les yeux vers le type, qui était toujours en face de lui. « Dégage avant que je change d'avis et que je te fasse définitivement la peau. » Il n'eut pas besoin de le dire deux fois, l'autre quitta la pièce sans demander son reste. Léo se laissa tomber dans son fauteuil, soupirant lourdement. Quelle merde. Pensa-t-il. Encore une fois, il allait devoir réparer les conneries des autres, mais après un bon verre de whisky.

Il ouvra doucement les yeux, la nuit avait été agitée, mais dans le bon sens du terme. La brune avec qui il avait passé la nuit était encore allongée à ses côtés, endormie. En posant ses yeux sur elle, il ne sourit même pas, il ne ressentait rien pour cette fille, vraiment rien. Elle n'était qu'un coup d'un soir, l'un des nombreux qu'il avait eu depuis qu'il avait disparu de la circulation. Bah oui, quand on a de l'argent, on en profite. Il avait espérait oublier dans les bras de ses nombreuses femmes, mais il s'était trompé, sur toute la ligne. A chaque fois qu'il les regardaient, il espérait y trouver le regard d'Eleanor, à chaque fois qu'il sentait leurs odeurs, il espérait y détecter le parfum de Lea, à chaque fois qu'il les caressaient, il espérait toucher la peau de sa belle. Mais à chaque fois, il était déçu.
Léo se dégagea de cette femme, et se redressa sur le bord du lit, mouvement qui la réveilla au passage. Elle s'étira, et posa sa main sur le dos de Léo. « T'es déjà réveillé ? » Léo tourna légèrement la tête vers elle, aucune expression n'était lisible sur son visage. « Oui, rentre chez toi, j'ai du travail » « Je t'embêterai pas tu sais. » Léo se tourna complètement vers elle, si il avait bien horreur d'une chose, c'était de se répéter. « Je t'ai dit de rentrer chez toi. » Elle avait l'air un peu surprise, mais elle se leva et se rhabilla. Elle quitta son appartement dans les 5 minutes qui suivirent, Léo lui donna un peu d'argent, ses vieux vices étaient revenus aussi, il retournait voir les prostituées, tout comme il était allait voir Elena, lors d'un pari débile entre amis, mais ça date cette histoire.
Quand elle ferma la porte de son appartement, Léo passa ses mains sur son visage et alla prendre une douche rapide, les affaires n'attendaient pas. Comme à chaque fois qu'il couchait avec une femme, il baissait le cadre de la photo d'Eleanor qu'il avait gardé tout ce temps, et comme à chaque fois que son coup d'un soir partait, avant d'aller gérer tel ou tel chargement d'armes, il redressa le cadre, et quitta son appartement, avec l'espoir qu'un jour, elle reviendrait vers lui, ou qu'il aurait le cran de revenir vers elle.